Scénario 4
LA BATAILLE DE WALDSBERG
Bataille rangée
Suite à l'assaut repoussé sur Château Waldsberg, Guzmann avait été contraint de se replier dans son camp de fortune en guettant les renforts.
Plutôt que de se jeter tête baissée contre l'inquisiteur, le Comte Von Krolock préféra alors attendre les nouvelles de l'embuscade tendue sur le troisième groupe d'envahisseurs. Celle-ci échoua, ce qui signifiait qu'une bataille rangée serait la seule manière de mettre un terme à ce conflit.
Dès l'arrivée des renforts, l'Inquisiteur Guzmann planifia l'affrontement pour le lendemains aux premières lueurs de l'aube. Sachant que les pertes humaines ennemies ne pouvaient être remplacées si le jour priverait l'adversaire des suppôts vampiriques et de leur épouvantable magie, il était certain cette fois d'écraser toute résistance en jetant la totalité de ses forces au combat. Le reste ne serait qu'une formalité à accomplir avant que le nuit ne tombe.
Von Krolock anticipa cela, usant de ses pouvoirs et talents pour préparer une opposition adéquate. La nuit précédant la confrontation, il anima tous les morts des environs, et assombrit le ciel de sombres nuages au dessus de son domaine, qui masqueraient la lumière du jour à venir. Nombre de ses gens furent aussi de la bataille, prêts à défendre leur seigneur et leur terre.
Au petit matin, c'est sous un ciel chargé et une morne bruine que les Impériaux se mirent en branle en direction du Château du Comte.
Ils découvrirent face à eux une horde innombrable de morts dressés sur le chemin et leur interdisaient tout passage, ainsi que le Comte et ses serviteurs bel et bien présents, parés pour une bataille rangée dont il n'y avait aucune possibilité d'échapper.
La détermination des Sigmarites ne fut pas entamée pour autant, et se rangeant un bon ordre sous la directive de leurs chefs, tous prirent conscience que l'issue de cette entreprise allait se jouer ici et maintenant.
Sous une pluie fine et continue, les prêtres de Sigmar bénissaient les troupes et leurs étendards. Dans le regard des Hommes de l'Empire, résolution et anxiété se mêlaient en une surprenante association , tandis que le silence le plus total planait sur la marée macabre à une centaine de mètres devant eux.
Dressé visible au coeur de ses nuées telle une pleine lune blafarde éclairant la voûte stellaire, Von Krolock attendait avec une immobilité effrayante.
.png)
Déploiement
des armées
Sur ordre du Comte, la populace du village de Waldsberg s'était réfugiée au Château, protégée par ce qui restait de la garnison. Von Krolock avait préféré aller au devant de l'ennemi, éloignant ainsi ses gens des combats.
Son plan avait été réfléchi dans les moindres détails.
Le Comte avait judicieusement choisi où serait livré l'affrontement : à la trouée d'Âpremont. Ce passage, flaqué de part et d'autre de deux à-pics était le seul chemin praticable conduisant au Château.
Une large clairière permettait d'y livrer bataille.
Von Krolock avait fait déployé ses hommes en retrait, en sécurité sur une hauteur surplombant le lieu, autour de laquelle des ouvrages défensifs avaient été érigés. C'est La Colline Eternelle qui aurait charge de les protéger.
Les combats seraient menés par le Comte en personne, qui dirigerait les innombrables morts vivants sur les envahisseurs. Si le surnombre ne suffisait pas à noyer l'ennemi, c'est à la tête de ses Loups Carmins qu'il abattrait les Sigmarites une fois leur ligne fixée sur sa multitude de squelettes et zombies.
Von Krolock était pleinement conscient de s'exposer dangereusement face à un ennemi très déterminé : le coeur de son plan reposait sur lui et sa garde d'élite. Mais à ses yeux, il n'y avait aucune autre alternative permettant de préserver la vie de ses gens face au fanatisme d'un ennemi venu tout massacrer sur sa route...
Selon son plan, Von Krolock a déployé toutes forces invoquées au bas de la butte fortifiée, directement face à l'ennemi.
A la tête de ses Loups Carmins, le Comte se trouve en retrait de ses centaines de morts vivants. De là, il pourra au mieux diriger squelettes et zombies sur les envahisseurs.
Les hommes de Walsberg sont positionnés sur le flanc de la colline fortifiée. Deux groupes d'archers et une paire de balistes sont déployés de manière à arroser l'ennemi en contrebas.
L'unique accès à la butte ceinturée de pieux et barricades de fortune est gardé par La Colline Eternelle, qui telle une statue sur une place publique toise l'ennemi du haut de ses trois mètre cinquante.
Face à l'armée du Comte, celle de Guzmann semble aussi nombreuse. Sous la pluie battante, les Impériaux se mettent en ordre de bataille selon les directives de l'Inquisiteur.
Les Sigmarites sont déployés sur une seule ligne qui s'étend d'un bord à l'autre de la clairière.
Malgré les nombreux irréguliers et fanatiques, et même par une averse continue et sur un terrain boueux, la ligne Impériale demeure un spectacle impressionnant !
Guzmann a pris position au centre de l'armée, au sein des Dragons de Noailles, avec Jacobus son inséparable psychopathe.
Sur un de ses côtés sont déployés les Miliciens de Grand Johann puis la Garde Sigmarite, et de l'autre la horde vociférante des flagellants, Johann Akop à leur tête.
C'est le Mayor Otto Bhuss et son imposant contingent de Chevaliers Panthères d'élite qui occupent le flanc droit.
Le flanc gauche est tenu par les éléments les plus fragiles : archers et civils armés.
C'est ici, à la Trouée d'Âpremont, sous une pluie continue, que se décidera le destin du Comté de Waldsberg et celui l'Expédition Sigmarite de l'Inquisiteur Guzmann.
L'ennemi était en vue. Cela surprit Guzmann comme chacun de ses subordonnés, et même le Mayor Otto Bhuss en personne.
Le vieux briscard Chevalier Panthère ne comprenait pas pourquoi le Comte n'avait pas profité de l'avantage qu'offrait son château pour livrer bataille. A défaut de pouvoir verrouiller un de ses flancs par de solides remparts desquels l'ennemi aurait pu arroser les hommes à loisir, le vampire avait opté pour une simple colline ceinturée d'ouvrages défensifs en bordure d'une clairière !
D'un oeil expert, le Maître Chevalier Panthère analysa promptement la situation.
Quel piège retors pouvait réserver un tel choix ? L'illustre officier éperonna sa monture en direction de Guzmann.
"- Inquisiteur, le vampire nous a pris de court, il faut déployer les hommes immédiatement. Je propose de mener l'armée."
Tout en continuant à regarder les positions de l'ennemi, Guzzman répondit sans daigner regarder son interlocuteur :
- Le Grand Théogoniste Volkmar m'a donné tous pouvoirs, il est hors de question que vous preniez le commandement : JE mènerai l'armée. Et il est inutile de préciser que vous avez à plusieurs reprises commandé l'ost du Talabecland, ou autres armées, ici vous êtes sous mes ordres."
Conservant ses pensées pour lui-même et ravalant son orgueil, l'officier vétéran reprit la parole alors que sa monture piaffait d'impatience :
"- En ce cas je vous suggère de me laisser contourner l'ennemi par le flanc avant d'engager les hommes.
De plus, il est évident que l'ennemi nous tend un piège. Il serait donc sage de déployer l'armée sur deux lignes de manière à temporiser, obligeant le vampire à révéler ses plans.
Cela permettrait également aux troupes moins aguerries, les civils en particulier, de demeurer en réserve."
Cette fois Guzmann fixa son interlocuteur une dizaine de seconde, l'on pouvait lire un effroyable fanatisme dans son regard méprisant.
Se tournant vers ses subordonnés, l'Inquisiteur donna ses ordres à la cantonade :
"- Déployez les hommes sur une seule ligne, et massacrez tout sur votre chemin. Que les civils prennent d'assaut la colline sur le flanc gauche, cela attirera les tirs ennemis loin de nos soldats."
Puis, regardant à nouveau le haut gradé Chevalier Panthère :
"- Avec votre cavalerie lourde, vous engagerez frontalement l'extrémité de la ligne ennemie sur flanc droit, puis repiquerez sur le gros de ses forces qui seront fixées par les hommes. Le reste ne sera qu'une formalité."
