


LA BATAILLE DE WALDSBERG
TOUR 6
Après leur avoir infligé de lourdes pertes, les morts vivants avaient mis en déroute la douzaine de miliciens survivants, qui étaient parvenu in extremis à décrocher.
Dans leur fuite, haletants, les hommes les plus proches de Grand Johann échangeait quelques mots avec leur Chef :
- "On s'est fait talabecquer ! Capitaine ils sont trop nombreux ! "
- "Ces dépouilles sont mieux équipées que nous, mieux protégées !"
- "C'est vrai, et je ne vous mènerai pas à l'abattoir". Répondit Johann. "Rejoignez le camp, là bas vous attendrez une heure puis partirez de cette maudite Province avec les gens du train et les blessés qui auront pu vous rejoindre. Je vais les retenir le plus longtemps que je peux". Enchaîna t'il.
- "Taal m'en soit témoin, on te laissera jamais !". Répliqua Marius essoufflé.
- "Foutrediable vous allez m'obéir ! Sinon je vous rosse céans, toi le premier Marius !" Hurla le Capitaine de sa voix autoritaire tonitruante.
Les morts vivants bien lents poursuivaient les fuyards sans se presser, ce qui permis aux hommes de les distancer de vingts bons mètres.
- "Je les retiens tant que je peux et je vous rejoins." ordonna Grand Johann en cessant de courir.
Pas dupes, les miliciens ralentirent pour le regarder, la mort dans l'âme, tiraillés entre le désir de sauver leur peau, et le souhait de rester avec leur Capitaine jusqu'au bout.
- "Et le premier qui s'arrête de courir je lui fracasse le crâne !", Lança Grand Johann en voyant ses hommes poursuivre vers les frondaisons.
Puis se retournant, il vit la horde de squelettes convergeant vers lui à pas lents, mais aussi inexorables que Morr en personne.
- Sigmar, je t'ai jamais causé, et n'ai jamais cru qu'tu écoutais les prières... Mais si tu m'entends, pardonne moi d'avoir en ce jour conduit tant d'mes gars à la mort. T'as été un guerrier et un meneur d'hommes alors tu sais d'quoi je parle.
Et puis, merci à toi de me donner l'occasion d'mourir arme à la main face à l'ennemi."
Puis, empoignant solidement son fidèle bâton, Grand Johann se prépara pour son ultime combat.
- "Taal, j'crois pas mes oreilles !" Lança Marius abasourdi.
- "Si un jour on m'avait dit que j'te verrai prier l'Sigmar, j'l'aurais jamais cru !" Poursuivit Armand.
- "C'te fois on aura vraiment tout vécu et tout entendu !" Enchaîna goguenard Flavius le Halfeling.
Grand Johann regarda à sa droite puis à sa gauche : tous ses fidèles miliciens l'avaient rejoint.
- "Par Ulric, tu crois vraiment qu'on t'aurait suivi plus d'dix ans à travers cent périples pour t'laisser récolter toute la gloire à toi tout seul !?"
Grand Johann avait toujours été fier des ses hommes, mais jamais comme en ce jour à cet instant.
Déterminés à affronter leur destin en face, et autour de leur Capitaine, tous tinrent la ligne lorsque la horde de squelettes engloutit.
"Pour Waldenhof" crièrent une dernière fois les Miliciens, toutes armes dehors.

Comté de WALDSBERG

La horde de squelettes charge les miliciens, qui toutes armes dehors s'apprêtent à un baroud d'honneur autour de leur capitaine.



Le flanc droit sécurisé, les nombreux archers de Waldsberg descendent de la butte pour trouver des cibles.


Prouvant sa maîtrise magique une fois de plus, Von Krolock réanime quatre squelettes tombés, puis jette son maléfice rendant l'ennemi moins combatif sur les Chevaliers Panthères.


Les Vigiles décochent une nouvelle volée, cette fois à longue portée sur les archers en fuite, abattant le dernier d'une flèche dans le dos.


Sans le Sergent Hartmann, une seule baliste tire son trait, son binôme tout seul, encore occupé à réarmer la seconde machine.
Mais il semble que Lardon, un des deux autres servants a fait un mauvais réglage, car le projectile se perd dans la pluie sans toucher quiconque.


A nouveau submergés par le nombre, les miliciens subissent de très lourdes pertes. Seul Grand Johann et certains coups bien placés de vétérans parviennent à fracasser quelques squelettes. Mais la lutte inégale est déjà perdue ...


Héroïques, les derniers miliciens préfèrent se battre jusqu'à la mort plutôt que de reculer !


Mestre Gahmuret, Maître d'Arme de Walsberg et porteur de la Grande Bannière du Comté lance à son tour un défi, et c'est le Précepteur des Chevaliers Panthères qui le relève.
Tout aussi habile et vaillant que soit ce Champion, c'est un combat à sens unique.


Mestre Gahmuret décapite net le Précepteur, tandis que le Comte élimine un second Chevalier Panthère. Malgré leurs aptitudes martiales, les Loups Carmins ne parviennent pas à percer les solides armures ennemies.Trois Demi-Sang tombent sous les coups du Mayor et de ses Chevaliers.
La cavalerie lourde d'élite conserve le dessus, mais l'issue reste incertaine, chaque camp faisant preuve d'une détermination sans faille.


Sigmarites


Commençant à montrer des signes de fatigue à courir sur un sol de plus en plus boueux, les flagellants ne parviennent pas à atteindre la garde rapprochée du Comte.


Toujours en proie à la panique, les derniers archers continuent de fuir, espérant se mettre enfin hors de portée des tirs ennemis.


Hurlant sa frustration de ne pas être parvenu à charger dans le dos le Comte et ses abominations, Johann Akop ne parvient même plus à prier Sigmar pour implorer son soutien !


Malgré sa blessure, le Mayor Otto Bhuss accepte héroïquement le défi de Mestre Gahmuret. Sengage alors un terrible combat !


Dans une passe d'arme épique, le Maître Chevalier Panthère tiens tête au redoutable vampire, chacun parvenant à blesser son ennemi sans pour autant l'occire.


Le corps à corps entre les deux élites se solde par une égalité, deux combattants tombant dans chaque camp. Chaque protagoniste est déterminé à poursuivre le corps à corps à tout prix, certains bravant la mort, et d'autres l'anéantissement...


Les derniers Miliciens de Waldenhof font héroïquement face à leur destin, et frappent comme de beaux diables avant d'être engloutis, mais une fois encore ont bien du mal face à des ennemis insensibles avec armures et boucliers.


Submergé sous le nombre des adversaires, les hommes de Grand Johann tombent au champ d'honneur. Seul leur capitaine, est parvenu à garder l'ennemi à distance en faisant d'ambles moulinets de son bâton de combat...


Ne pouvant plus lutter contre à la trentaine de squelettes le débordant, Grand Johann est repoussé, mais parvient à s'extraire in extremis des combats, et quitte le champ de bataille.


Comme un seul automate, la horde de squelettes fait demi tour, menaçant ainsi le flanc des flagellants surpris dans leur course effrénée.

Le Chevalier que je venais d'affronter était certes courageux, ses compétences martiales étaient élevées pour ses semblables, mais s'étaient révélées bien insuffisantes, et le combat avait été réglé en une attaque.
Mais c'est l'officier commandant que j'attendais d'affronter en duel. Désigné par la pointe de mon arme, il s'avança avec un regard qui en disait long et que je n'ai que trop peu vu durant ma longue existence : il n'avait aucune crainte de m'affronter, et était déterminé à me vaincre, ou à mourir en essayant.
Clarimonde n'avait commis qu'une seule erreur : sous-estimer son adversaire. L'excès de confiance est sans doute le pire point faible chez nous, plus encore que la lumière du soleil ! Si je ne fis point la même erreur, ce n'est pas seulement par expérience ni même parce que ce chevalier avait vaincu ma meilleure élève, mais parce que je me devais d'honorer un tel adversaire : ce vaillant ennemi méritait un digne combat.
Plantant au sol la bannière de Waldsberg, je saluais mon adversaire selon la coutume, qu'il me rendit par le même geste.
C'est à ce moment là seulement que je me vis, plus de deux millénaires en arrière, lorsque j'étais vivant. Oui, cet adversaire, c'était moi il y a une éternité ! Un torrent de souvenirs surgissant de l'oubli me remplit alors, que je refoulais aussitôt : je devais conserver toute mon attention au duel qui s'apprêtait à débuter.
Mon adversaire éperonna son destrier, je l'attendis en posture latérale.
Evitant l'attaque de la bête que je me refusais à abattre : mon duel était contre son cavalier, je pris l'offensive. Mes deux premières attaques furent pour jauger la force et l'habilité de mon opposant, et je ne fus pas déçu. S'il était incapable de rivaliser en matière de puissance, c'est avec une grande dextérité que de son arme il dévia mes assauts, rendant absolument sans effet ma force supérieure. Ses répliques étaient certes bien placées, mais n'avaient aucune chance de passer ma garde rapide.
Il combattait avec autant d'aisance à cheval qu'un guerrier au sol sur ses deux jambes, profitant ingénieusement des à-coups et demi-tours qu'il intimait à sa monture, aussi bien lors de ses attaques que dans sa défense.
Frappant un très grand coup dans son bouclier, j'ébranlais alors homme et bête. Sachant mon adversaire trop habile pour perdre son écu, mon but était d'engourdir son bras juste le temps de placer une de mes bottes secrètes, attaque fatale qui m'avait permis de vaincre tant d'adversaires et nombre de vampires.
Sautant alors vers mon ennemi en déployant toute ma puissance, je frappais avec précision son bouclier par une estocade telle que mon épée en transperça métal et bois, se dirigeant droit vers son coeur.
C'est alors que mon adversaire, dans réflexe extraordinaire, pivota son bras vers le bas. Cette réaction instinctive qui lui sauva la vie, eut pour effet de voir ma lame pénétrer sa hanche, mais surtout de me laisser un très bref instant à sa merci, mon épée logée dans son bouclier.
Il n'en fallu pas davantage au chevalier qui, ignorant sa nouvelle blessure, frappa mon bras droit exposé et sans protection.
Sachant que je ne lâcherais pas mon arme, ce combattant de génie m'assena un terrible coup au niveau du biceps, le tranchant de son épée s'y enfonçant sur plusieurs centimètres !
Blessés tous deux, une trêve respectueuse s'instaura.
Non sans difficulté je retirais mon arme ensanglantée du trou béant qu'elle avait fait dans le bouclier, tandis que mon adversaire faisait reculer son destrier.
Si j'eusse été mortel, j'aurais perdu le combat, mon bras et la vie, et cela méritait que je laisse un répit à mon ennemi.
Admiratif de la prouesse de mon adversaire, je fus atteint dans mon orgueil par cette non-victoire.
Mais c'est surtout la frustration qui m'assaillit en réalisant qu'avec une si grave blessure au bras, le Comte soucieux ne me permettrait jamais de reprendre le duel, et quoi que j'en dise, s'exposerait lui-même en prenant le relais...

Note d'Zugrub
Selon les règles du scénario, 1D6 devait être lancé à la fin de ce sixième tour. Sur un 1-3 la Bataille prenait fin, sur un 4-6 un septième et dernier tour serait joué.
Le dé fut lancé et après un temps interminable donna 3 !
Suite à de soigneux calculs, en l'état c'était Waldsberg qui remportait la Bataille et la Campagne.
Mais devant une situation si palpitante et en plein coeur d'actions héroïques où tout pouvait encore être possible, j'ai pensé que terminer ainsi cette Bataille -et cette Campagne- était inadmissible !
J'ai donc choisi de jouer le fameux septième et dernier tour de jeu, quoi qu'il adviendrait.