LA BATAILLE DE WALDSBERG
TOUR 1
L'averse tombait sans discontinuer et nous glaçait le sang, mais pas autant que la vision de cauchemar qui s'offrait à nous.
Absolument immobiles à une centaine de mètres, d'innombrables morts se tenaient debout, tels des statues sous la pluie battante.
Les seuls mouvements chez l'ennemi étaient les hommes de ce maudit patelin sur la butte fortifiée à gauche. Qu'est-ce qui motivait ces vils mécréants à prendre les armes pour défendre un vampire, et à se retrouver à combattre aux cotés de cadavres animés !?
Je m'étais engagé voilà presque un an, suite aux recrutements massifs résultants de notre victoire sur les envahisseurs peaux vertes. C'était ma première réelle expérience du champ de bataille, mais après dix mois de classes, je me sentais prêt à combattre avec vaillance, même contre ces morts vivants.
Oui j'étais prêt, tout comme mes nombreux frère d'armes vétérans autour de moi, dont la présence renforçait mon courage. Sur leurs visages on pouvait lire une incroyable détermination.
Je défendrai fièrement les couleurs de mon régiment, je prouverai à tous que je suis digne de combattre au sein des Dragons de Noailles.
Soudain, sans aucun signal, la marée de morts vivants se mis en branle. Ainsi titubants, ils semblaient encore plus nombreux que je n'avais estimé, et avançaient lentement droit sur nous !
C'est alors que les doutes vinrent remplacer mes certitudes...
Comté de WALDSBERG
Les cohortes de morts vivants se mettent en marche, prenant de vitesse la ligne Impériale terminant son déploiement sur le sol boueux.
En retrait, le Comte Von Krolock dirige ses légions, pour l'instant hors de vue des Sigmarites.
Seules les balistes ont la portée pour tirer sur l'ennemi encore éloigné, mais par cette pluie masquant la visibilité au loin, les deux traits ratent leur cible.
Sigmarites
Sur ordre de Guzmann et retransmis au son des cors, la ligne Impériale se met en branle, au pas de course droit en direction de l'ennemi.
Seuls la Garde Sigmarite et les Miliciens de Grand Johann progressent à marche normale, un large bosquet barrant leur route plus au-devant.
Alors que l'extrémité gauche de la ligne est ralentie par végétation éparse, Guzmann au sein des Dragons de Noailles et Johann Akop à la tête des flagellants se retrouvent à la pointe de l'attaque.
Les envahisseurs étaient cette fois venus en très grand nombre. Nous savions qu'un important contingent avait rejoint ceux déjà présents que nous avions repoussé au Château.
Le Comte avait pris toutes les dispositions pour nous conserver en retrait, sur une hauteur en surplomb de la clairière, entouré de plusieurs ouvrages défensifs dressés par nos gens durant la nuit, et avait même détaché l'immense Chevalier de la Nuit arrivé il y a peu à Waldsberg pour nous protéger.
En contrebas sur notre gauche, entouré de ses Loups Carmin, par sa puissante magie le Comte contrôlait une myriade de dépouilles animés qui progressaient titubants vers l'ennemi.
Malgré tout cela, et notre détermination à défendre notre seigneur, nos terres et nos familles, nous n'étions guère rassurés, conscients que l'adversaire était aussi redoutable qu'impitoyable. Mais le plus déstabilisant était le fanatisme de l'envahisseur. Loin d'être terrifiés par la marée de morts vivants convergeant sur leur ligne, la plupart d'entre eux poussaient des hurlements mêlant vaillance et fanatisme, hurlements qui, malgré la pluie battante, parvenaient jusqu'à nous. Il était évident que l'adversaire combattrait à mort.
Que pouvait donc pousser des individus à partir si loin de chez eux dans le seul but de tout massacrer sur leur route !?
