

Contributions d'auteurs
Plusieurs auteurs via le Warhammer Forum ont, par leurs participations inspirées, contribué au background de cette campagne.
Si leurs récits peuvent déjà être insérés dans les pages de la campagne, vous trouverez ci-dessous tous ces textes compilés dans l'ordre chronologique des évènements tels qu'ils s'y sont déroulés.
Un grand merci à -par ordre d'apparition :
Tortus, Miles, DrussDharan, ChaosDivine, Torcanam, Gibsvance, Dellirium, Litrik, Skalde.

Un après-midi de fin d'été, classique et pluvieux, dans un château en Kernouailles, dans le royaume de Bretonnie, près du feu :

- Mon cavalier prend votre Dame.
Le jeune noble leva un sourcil, regarda les pièces posées à côté de l'échiquier puis à nouveau celles encore en jeu.
- Ma foi mon oncle j'ignorais que vous disposiez pour notre partie de trois cavaliers...
- Comment dois-je interpréter votre remarque mon cher ?! Sachez qu'à la guerre, la vraie, on doit toujours s'attendre à l'imprévu.
- MESSIRE MESSIRE !
Un sergent, bien rougeaud, d'essoufflement probablement, fit irruption dans la grande salle.
- Un laboureur de Plouc-sur-Lisier vient d'arriver au castel. Il dit qu'un fort groupe de peaux-vertes s’est formé et menace d'attaquer le village. Il vient quérir votre protection.
Le châtelain se leva et s'adressa plein de fougue à son neveu.
- Mortecouille ! Gaultier veuillez faire venir séant Sir Ayméric et Sir Johan afin que nous puissions porter secours à nos braves gueux.
- Malheureusement je crains qu'ils ne se soient toujours pas remis du tournoi de Bourg-la-Reine de la veille, ni du banquet qui l'a suivi d'ailleurs... Répondit ce dernier embarrassé.
- Palsambleu ! Dans ce cas nous n'avons pas le choix, les chevaliers du Sainct Ordre des Manteaux Blancs doivent nous prêter main forte.
- Hélas mon oncle nous sommes aujourd'hui la Saint-Tugdual, ils sont tous en prière à la chapelle de Bourg-la-Dame.
- Ach mein Liebe, où êtes-vous donc ?! Je vous ai cherché partout dans nos appartements !
Une Dame de fort gabarit rentra à son tour dans la pièce.
- Je suis las ma mie. Dit le seigneur des lieux en levant les yeux au ciel. Quelle drôle idée il eut donc d'accepter d'épouser une impériale juste pour sa dot. En effet, cette dernière eut rapidement fondu contrairement à sa contrepartie qui gonfle elle d'année en année... Qu'y a-t-il donc de si urgent ?!
- Ich habe des nouvelles de meine sousine.
- Celle à la capitale ?
- Nein nein nein ! L'autre qui habite en Sylvanie. Un pigeon voyageur vient tout juste d'arriver avec des nouvelles fraîches. Vous voyez bien que j'avais raison d'équiper le château des moyens de communications les plus modernes. Si seulement vous interdisiez à votre cuisinier Halfling de rôtir mes pigeons nous aurions plus de nouvelles de l’extérieur.
- Et donc qu'y-a-t-il de si intéressant ? Maugréa le châtelain, l'accent impérial lui perçant toujours autant les oreilles.
- Warten warten, Ich lese schnell... Mein chère und tendre cousine... Blabla... Une nouvelle robe à faire pâlir ces précieuses d'Altdorf... Blabla... Ach ! Une horde de peaux-vertes menace la région ! Elle serait menée par un certain Grosstorgnol.
- C'est hélas une engeance des plus communes, sachez qu'ici même nous avons exactement le même…
- Kein Problem, tout se fini bien, loué soit Sigmar. Verzeihung je voulais dire : Loué soit la Dame. L'interrompit sa femme. Il semble qu'un mystérieux ordre de chevalerie aux armures pourpres ait vaillamment défendu et sauvé le comté de Waldsberg, les Templiers de la Lune Funeste.
- Voilà qui réconforte les cœurs, n'est-ce pas Gaultier ?! Le neveu approuva poliment. Le courage et une bonne lance de cavalerie permettent de vaincre n'importe quel ennemi, surtout s'il s'agit de stupides créatures incapables de chevaucher autre chose que des porcs difformes.
- Il y a un passage plus loin qui m'interpelle. Elle fronça les sourcils en continuant la lecture du message. Il semble que ces chevaliers soient nimbés d'une puissance mystérieuse : Ceux qui seraient tombés sur le champ de bataille se relèvent quelques temps plus tard comme si de rien n'était...
- Bah ce ne sont que des racontars colportés par les jaloux. Le châtelain rejeta cette idée d’un geste de la main, comme pour la disperser physiquement. Ma mie, les nouvelles de votre cousine me semblent très intéressantes mais voyez-vous j’ai fort à faire ici. Il la congédia elle aussi d’un geste de la main. J’ai une partie d’échecs en cours…
- Veuillez m’excuser pour mon impolitesse messire, s’hasarda à ce moment-là le sergent qui patientait depuis tout ce temps, mais que fais-ton pour les villageois de Plouc-sur-Lisier ? Le paysan commence à brailler dans la cour.
- Je vois je vois… Le châtelain se gratta la tête quelques instants. Cela me semble tout trouver : Bastonnez ce drôle puis jetez-le dans les douves, qu’on apprenne à cet agitateur ce qu’il en coûte de propagez de fausses-nouvelles et affoler ainsi mes gens !
Le sergent retourna dans la cour appliquer les ordres, on entendit au loin quelques bruits, mêlant coups et vociférations.
- Nous voilà enfin tranquilles mon neveu. Comme je vous le disais et vous avez pu le constater vous-même à l’instant, la gestion d’un fief n’est pas de tout repos, il faut rester vigilant face à toutes les enfumades que peuvent tenter nos ennemis et les exagérations grossières de nos braves gueux bien couards. Tenez, c’est encore à mon tour de jouer. Ma tour en A3 va en F6. A vous cher Gaultier.
Ecrit par Tortus

Bien avant les évènements de la Campagne.
Quelque part dans l'Empire un chroniqueur posait sa plume avec un sourire satisfait. Ses chroniques avait un grand succès et l'on les faisait copier en des lieux si reculé que le Nordland. Un imprimeur avait même décidé de faire appel à lui. Ses versions des évènements resteraient définitivement dans l'Histoire! Il se tourna vers son commis.
"Kaivin, répète moi encore jusqu'où l'on lit mes chroniques?"

"Et bien maître, l'ont dit qu'elles ont atteint Talabheim et que la Noblesse de la bas en fait fort cas. Il n'est point une province où l'on en fait pas mention de votre récit des braves Sylvaniens qui repoussèrent seul et sans aucune aide extérieure la féroce horde des peaux vertes...
Des coups sourd résonnèrent sur la porte.
Etrange. Se dit l'homme de plume. Le heurtoir ne rendait pas si métalique d'habitude. L'incident du bossu au couteau il y as quelques années l'avait rendu méfiant. On avais jamais su ce qu'il voulait, ce bossu, d'ailleurs.
"Kaivin, penche toi donc par la Lucarne et dit moi donc qui frappe ainsi à notre porte..."
"Et bien maître, c'est étrange, il semble y avoir là deux chevalier panthères, un méridional avec une grande cape et un homme avec l'allure de ces archers mercenaires que l'on voit dans l'Est. J'aperçois aussi un morion, mais après la queue tourne à l'angle et... Maître?
Seul lui répondit le claquement des volets ballant de la fenêtre de derrière.
Ecrit par Miles

Bienvenue, bienvenue voyageur.
Voulez-vous uuuuuuun hors-d’œuvre ou uuuuuuuun canapé ?
Étrangement le plateau de... choses ? que proposait la créature hirsute ne tentait guère le voyageur étranger à la Sylvanie qui était dans le hall du Comte...

Il avait beau répéter vouloir rencontrer le Comte céans sur mandat de la Grande Croisade de Sylvanie pour la Purification du Mal, personne ne le recevait. Pourtant il se sentait observer depuis le début. Et ces gardes immobiles en armure rouge ne le rassuraient nullement. Le poids de ces regards, il avait l'impression d'être observé, soupesé, dégusté ? Décidément les légendes populaires sur la Sylvanie lui montaient à la tête. Des vampires toujours "vivants" ? Ridicule. Sûrement des sectes d'hérétiques, quelques goules, ou pire, un nid de démocrates. Mais des suceurs de sang ? Hahaha. Ha ha. Ha. ah... Décidément l'attente est fort longue et il fait froid, il parait que cela ressère les pores et fait ressortir les veines, c'est cocasse...
En préambule de la Campagne.
Ecrit par DrussDharan

"Conrad repensait à la mission, certes les trois sorcières avaient été capturées mais il était d'une mauvaise humeur, pas que pour son bras déboité par le coup qu'il avait essayé de donner à la gueuse qui avait ensorcelé son bras, ni par les piaillements des sorcières juste à côté
- "LA FERME BANDE DE GUEUSES ! leur hurla t'il, ON S'ENTEND A PEINE REFLECHIR ICI !"
Les gueuses ayant décidé de la fermer (sûrement parce que Klaus était venu devant la porte de la cellule) il put se remettre à penser, non ce qui le mettait en mauvaise humeur, c'est de ne pas avoir cassé la figure à un adversaire et aussi la perte temporaire de frère Thomas, il ignore ce qui a attaqué son ami, et frère Thomas n'a pas eu le temps de distinguer, était-ce un assassin, un espion ou une créature sauvage, il ne sait pas.

Le soir qui suit le premier scénario.
- Conrad ? Conrad est tu là ?
Conrad manqua de tomber de son lit.
- Reviens plus tard le scribe.
Des pas s'éloignant lui confirmèrent que le scribe était parti. Sur ce il parti se servir un verre d'alcool qu'il avait confisqué à un paysan."
Ecrit par ChaosDivine.

Plus aucun bruit ne provenait de la cave servant de geôle pour les trois sœurs maudites. Le silence était lourd et intense, les sorcières se regardaient dans une pénombre presque totale. Seule un quartier de Morrslieb éclairait faiblement le soupirail qui renouvelait l’air.
Cate, la plus jeune, prit la parole : « Quand je pense que sans le pied-bot de Bette, je n’aurais pas dû la contourner ! J’aurais pu m’enfuir et puis… Heu… »
« Et puis rien du tout ! » Répondit sèchement l’aînée des sœurs Claurokine. « Tu te serais cachée comme une couarde. On aurait toutes fait ça ! ».
Le silence repris sa place. Réveiller les Sigmarites n’était pas une bonne idée et les sœurs avaient suffisamment reçu de brimades aujourd’hui.
La troisième sœur chuchota ce que toutes pensaient en cet

instant : « Mourir brûlée vive à la rigueur… Je savais que c’était une fin possible. Mais la questionnette… Après ça, les pires supplices de l’autre-monde paraîtront presque faciles à endurer… »
Un bruit de cliquetis se fit entendre. Les sœurs se turent. Peut-être l’un des laquais de Sigmar avait-il décidé de venir se défouler sur elles. Avec un peu de chance, sa furie le pousserait au meurtre et elles éviteraient les tortures.
La vielle porte s’ouvrit sans un bruit. Une forme se distinguant à peine dans la pénombre jeta un petit sac de jute aux pieds des sœurs. Bette le prit et analysa son contenu. Cela faisait des années que ses yeux faiblissaient et elle avait appris à se servir de son nez pour reconnaître les ingrédients de ses potions. Elle renifla le sac. De la sauge, du laurier, des queux de rats géants… et de la carpobrotus edulis ! Une fleur rare appelée « Griffe de Sorcière » par le petit peuple…
En chiquant ces quatre éléments après avoir fait la bonne incantation il était possible de se transformer en une petite bête griffue jusqu’au matin.
« Le paysan qui surveille la porte est « ivre mort » dit l’ombre d’une voie bien trop douce pour être honnête. « Avec ça vous pourrez escalader la palissade qui entoure le village. Mais ne partez pas trop loin. La région a encore besoin de vos services… ».
La nuit qui suit le premier scénario.
Ecrit par Torcanam.


Quelques jours après le premier scénario
L’encre se déposait mal sur le parchemin douteux que Daniel avait trouvé chez ce vendeur louche. Il était très difficile de trouver un support digne de ce nom pour écrire en cette froide et humide contrée qu’était la Sylvanie. Il y était compliqué de trouver quoi que ce soit de qualité d’ailleurs, la nourriture était infecte, les lits infestés de punaises, les chemins boueux et traîtres.
Mais ce qui manquait le plus à ce pays perdu était un service funéraire digne de ce nom. Dans tous les villages, les rumeurs disaient que les morts ne restent que rarement tranquilles dans leurs tombes. Qu’une fois sur deux, le défunt mal enterré ressortait lors de la Geheimnisnacht pour faire une belle frayeur à

A l’attention du Diacre Chuchoteur de l’Ordre de la Couvée des Corbeaux.
Vos oracles rêveurs avaient raison. Il semble bien que les Canines soient de retour en Sylvanie.
Je suis allé enquêter sur place, comme vous me l’aviez demandé. J’ai eu beaucoup de difficulté à obtenir des informations de la part de la population. Je n’ai rien récolté de concret, les autochtones sont très méfiants. Je n’ai obtenu que des bribes de discours incohérents qui dissimulent de façon malhabile des mensonges grossiers.
D’après certains témoignages que j’ai reçu, le Comte, un certain Von Krolock, occupe ce titre depuis bien trop longtemps pour que je ne lui adresse pas quelques suspicions. Personne dans la population des gueux ne semble pouvoir expliquer ce fait. De plus, j’ai pu moi-même admirer un portrait récent du Comte qui a été offert par ce dernier en présent et marque d’autorité au bailli d’une petite bourgade. Le portrait me semblait représenter un homme dans la force de l’âge, pas un vieillard. Soit les peintres du coin sont de vils flatteurs, soit la situation actuelle est plus que préoccupante.
Certains villageois ont eu peur de moi avant même que je ne leur pose la moindre question. Il semblerait que le clergé de Sigmar ai eu vent des mêmes informations que vous et déambule dans la région, brutalisant les locaux dans le but de récolter des informations et on m’aurait confondu avec l’un d’entre eux. Le manque flagrant de subtilité dans ces méthodes me laissent à penser qu’un répurgateur, voir plusieurs, enquête. A écouter les paysans traumatisés, ce n'est pas un tendre. Pour peu qu’un sigmarsouin "plein de bonté et d'intelligence" de ce genre puisse être qualifié de "tendre". Bonjour la discrétion !
Une croisade est en train de se préparer. J’ai ouïs dire qu’un groupe de suivants de Morr serait dans les parages, une troupe combattante appelée « L’Aile Noire ». Je n’en avais jamais entendu parler avant. Leurs méthodes sont proches de celles des gogos du Grand Théogoniste, ils m’ont l’air d’être de fieffés fanatiques. Vous savez que par ma qualité de Garde Noir, j’ai une bonne connaissance des ordres combattants du culte de Morr. Ils ne font pas partie de mon ordre et je n’ai jamais entendu parler d’eux lors de mes rares contacts avec les Chevaliers du Corbeau. Si ce sont des chasseurs de vampires, j’imagine qu’ils font partie de la secte de la Confrérie du Suaire mais je n’en suis pas certain. Je vais enquêter.
Je vous enverrais une nouvelle missive lorsque j’en saurais plus sur la menace impie qui infeste les lieux ainsi que mes conclusions sur une alliance possible ou non avec l’Aile Noire. Mais je pense sincèrement que guerroyer au côté d’une telle bande de fous furieux n’aidera pas notre cause. En attendant je vais tâcher de réciter toutes les prières que je connais et tenter de bénir un maximum de Jardins sur ma route. Bien que je ne sois pas officiellement un prêtre, j’espère que cela suffira à assurer un repos relatif aux personnes qui y sont ensevelies, pendant un temps au moins.
Votre serviteur, Von Egondorf
Daniel plia le parchemin avec soin pour ne pas que la matière ne se déchire. Il enroba le rouleau d’une petite cordelette puis pour maintenir le tout apposa un sceau de cire violette dont le blason était un crâne devant deux faux croisées. Il siffla et son compagnon, un corbeau de belle taille, s’approcha de lui petit pas par petit pas, sur le parquet de la chambre d’auberge miteuse qu’ils occupaient.
‘’Diet, j’ai besoin de toi, annonça le Garde Noir en attachant la missive à la patte de l’animal, tu vas voler jusque Luccini. Tu sais où. Maintenant, file !’’
Daniel ouvrit une fenêtre grinçante et dans un bond gracieux, son familier s’y engouffra pour disparaître dans la pénombre d’une nuit sans lune et sans étoiles.

ses anciens proches, quand il ne disparaissait pas tout simplement à cause des voleurs de cadavres pour servir de sujet d’expérience à la sorcière ou au nécromancien local. Ou pire encore.
Daniel déplorait la situation et chaque patelin qu’il avait traversé lui avait semblé plus miteux que le précédent et il n’avait croisé aucun prêtre de Morr. Les malheureux qui perdaient la vie en ces lieux avaient peu de chance de connaître le repos éternel dans l’Outre-Monde. Même les Sigmarites, qui pourtant pullulaient dans les autres contrées Impériales et qui avaient des facultés, impies mais efficaces, pour s’assurer que ce qui est mort restait mort, semblaient avoir déserté l'endroit. La Foi en ces terres semblait morte et l’homme aux cheveux gris lâcha un rire jaune à la pensée que comme chaque chose décédée ici-bas, personne ne pourrait s’occuper d’elle.
Il décida de reprendre l’écriture et continua de rédiger son rapport, tant bien que mal.
Ecrit par Litrik.

La veille précédant le second scénario.
Le soleil avait passé son zénith depuis quelques temps déjà, et tout le monde s'activait sur les créneaux du château de Waldsberg. Les Vigiles avaient admirablement bien travaillé et leurs rapports sur l'avancée de l'ennemi arrivaient à intervalles de plus en plus rapprochés, au fur et à mesure que la distance s'effaçait devant l'avancée des fanatiques ignares de l'Empire. Toute la maigre population des environs suait à grosses gouttes pour hâter les préparatifs avant l'arrivée de l'ennemi. Tous s'activaient donc ou presque…
Le regard d'acier du chef balistaire Hartmann s'arrêta sur Lardon, un de ses servants de baliste, suspicieusement gras lorsque l'on connaît le peu de nourriture qu'arrivaient à tirer les paysans Sylvaniens de la terre peu féconde en cette contrée. C'était bien-sûr un sobriquet, mais au moins était-il plus facilement compréhensible pour la populace locale que celui de "Grosse Baleine" dont l'avait affublé un ancien marin en errance un jour dans la taverne du bourg. Personne ici n'avait déjà vu de baleine de sa vie pour en saisir le sens, et il était surtout de coutume de respecter les sobriquets que choisissait le chef Hartmann pour ses recrues. Toujours était-il qu'en cet instant, Lardon restait oisif sans trop comprendre ce qu'il avait à faire avec la baliste restante à armer, une pièce visiblement qu'il n'arrivait pas à identifier entre les mains.
Et le chef Hartmann de crier :
- "Lardon ! Sort de ta connerie sacré morbleu, sinon moi je t'arrache la tête et je te chie dans le cou !"
Mais visiblement moins gâté par la nature que les autres, Lardon ne comprenait jamais correctement les instructions et faisait tout de travers.
- "Mais bordel Lardon ! Dans quel coin de ta tête il manque le plus de cervelle, tête de bœuf !? C'est ton papa et ta maman qui t'ont pas assez couvés quand t'étais petit ?!"
- "Chef, non Chef !"
- "Rappelle toi des leçons que je vous ais apprises, Lardon !"
Et le chef Hartmann reprend sur un ton solennel pour rappeler la leçon à Lardon :
- "Votre baliste… n'est qu'un outil. C'est un cœur de fer et de bois qui tue. Si votre instinct de tueur n'est pas pur et dur, vous hésiterez à la minute de vérité. Vous ne tuerez pas ! Vous deviendrez des Waldsbergers morts. Et là, vous serez jusqu'au cou dans un monde merdique. Parce que les Waldsbergers n'ont pas le droit de mourir sans permission du Comte Von Krolok. Vu, tas de larves ?"
Les deux recrues répondent en cœur "Chef oui chef"
- "Alors faites moi voir vos gueules de tueurs !"
- "Chef..."
- "Chef quoi !? Non mais dis ! Est-ce que t'allais pas me traiter de sale con !?"
- "Chef non chef !"
- "T'as plutôt intérêt ! J'te rappelle que le premier et le dernier mot qui doit sortir de votre bouche c'est "chef" ! Tas de punaises, est-ce que c'est clair !?"
- "Chef oui chef" répondent en cœur Lardon et l'autre recrue, nommée Guignol.
- "Oddo ! Vient leur montrer ce que c'est qu'une gueule de tueur !"
Les deux recrues frémissent tandis qu'Oddo le bourreau ôte sa capuche noire et plonge son regard funeste dans leurs yeux.
- "Bien, maintenant, bande de toquards végétatifs, mettez moi cette baliste en branle, et que ça saute !"
"Chef oui chef !"

Ecrit par Dellirium.

Terminé le matin même avant le second scénario.
Année 2508, jour 32 de l’expédition Guzmann en terres Sylvanienne.
Cela fait de nombreux jours que je n’ai pas écrit dans ce journal. Le rapport « officiel » que j’adresse au temple me prend du temps et la fatigue ne me donne point envie de m’étendre en palabres écrits.

Après avoir traversé le Moot, où la délégation a pendu un cuisinier halfeling suspecté de vouer un culte à la divinité ogre de la « Gueule ».
Nous sommes passés par Leicheberg où nous avons réquisitionné les derniers porteurs et trouvé quelques flagellants de plus. Nous avons ensuite traversé les Collines Hantées puis une bonne partie de la Sylvanie. Je continue de penser que nous aurions pu remonter la rivière Stir pour gagner du temps mais c’était « trop convenu et anticipable » au goût de l’Inquisiteur. Je pense surtout que la plupart d’entre nous ne sachant pas nager, il n’a pas voulu risquer de tout perdre sur un sabordage de notre navire.
La dévotion dont fait preuve la délégation est tout simplement magnifique. Les prières communes sont si ferventes que j’ai parfois l’impression que Sigmar lui-même nous parle. Guzmann est un prédicateur très efficace malgré son côté froid et j’ose croire que certains de nos porteurs, forcés au départ, nous suivent maintenant de bon cœur.
Malgré ces faits je ne peux cependant nier un point, le manque de finesse de notre groupe. Je pense que leur dévotion rend mes camarades trop violents et pas assez subtils dans l’approche des locaux. Il est évident qu’une force sombre agit en ces lieux. C’est la seule explication au nombre si important de braves gens du peuple qui sont heureux de vivre près de forces potentiellement occultes et à renier le pouvoir de Sigmar.
Mais notre troupe ne doit pas oublier qu’il est certain que de fervents croyants doivent se tenir dans ces gens. La peur les force à se faire discret mais une fois la base du mal purgée, ils apparaitront dans la lumière et nous aideront j’en suis persuadé.
Année 2508, jour 34 de l’expédition Guzmann en terres Sylvanienne.
Nous venons à peine d’arriver dans le fameux Comté de Waldsberg et l’Inquisiteur Guzmann veut immédiatement attaquer le château. Je comprends l’importance de l’effet de surprise mais ce plan me parait tout de même risqué. Que faire si nous perdons ? Je ne parle même pas de capturer l’édifice mais bien d’être défait et de se disperser. Je n’ai que ma cloche et mon couteau à pain pour me défendre…
Je dois bien admettre que ma bibliothèque me manque à cet instant…
Non ! Je ne peux faire montre de faiblesse maintenant. Je porte hautes nos couleurs et je dois en être digne. Notre cause est juste. Les gens du comté ne semblent pas nous porter dans le cœur mais leur aspect maladif ne peut que me convaincre que le mal séjourne en ce lieu. Nous devons les aider ! Nous devons les éloigner de ce mal ! Sigmar les guidera, ils combattront pour lui et mourront dans la gloire au besoin.
Maintenant montons à l’assaut et portons au plus haut la gloire de Sigmar !!!
Extrait du journal privé de voyage du Frère Raymond, cartographe et historien de la Délégation Guzmann."

Ecrit par Torcanam.

Le soir du second scénario.
Frère Raymond ouvrit les yeux avec peine. Il avait mal au crâne et à la hanche. Il tenta de rassembler ces souvenirs… Il s’était battu avec toute la ferveur que lui avait inspiré Guzman. Mais beaucoup étaient tombés sous les flèches et les autres

avaient fui une fois engagés au combat avec la garde d’élite du comte…
« Bon sang, le seul non-combattant que j’étais a été le plus courageux des fidèles de Sigmar. Quelle honte ! »
Il regarda la bannière, elle était brisée au sol. Du sang se trouvait sur le haut du support. La bannière lui était sans doute tombée sur le crâne et un des gardes d’élite de von Krolok avait dû lui mettre un coup d’épée en passant afin de « l’achever proprement ».
« Sigmar m’a sauvé pour récompenser mon courage ! »
Cependant, savoir ce qui lui était arrivé n’allait pas l’aider à se sortir de ce mauvais pas. Frère Raymond regarda autour de lui. Les deux lunes éclairaient suffisamment pour voir à plusieurs mètres. Personne ne semblait être encore présent sur le champ de bataille. Seul un charnier subsistait.
« Je dois trouver de quoi tenir le coup. Guzman et sa suite se sont montrés trop exaltés puis trop lâches mais les renforts prévus pourraient encore faire pencher la balance en notre faveur. Et m’éviter de finir mes jours dans cette région. »
Frère Raymond plissa les yeux, il cherchait dans les bois aux alentours un espoir de s’en sortir…
« Là du genévrier ! C’est un antiseptique et les baies sont comestibles ! ».
Parmi tous les ouvrages que frère Raymond avait lus, les récits de voyage l’avaient profondément marqué. Lui qui n’avait jamais quitté sa bibliothèque avant ce voyage, il aimait imaginer le monde via ces livres. Sa mémoire phénoménale allait devoir le sauver une fois de plus. Il marcha ou plutôt tituba jusqu’à l’arbuste en trainant ce qu’il restait de sa bannière.
« Pardonne ton enfant Sigmar, il doit abimer ton fanal pour survivre et se battre encore en ton nom ! »
Frère Raymond arracha un bout de la bannière, fit un cataplasme avec des extraits de genévrier et l’appliqua sur sa plaie. Malgré la douleur, frère Raymond sourit :
« Me voici enfin digne d’être un combattant de Sigmar. Cette plaie fera une cicatrice des plus prestigieuses. Le père-abbé me fera peut-être écrire un ouvrage sur mon voyage voir même aller à Altdorf pour rencontrer un archidiacre… »
Un bruit de pas interrompit ses pensées, il vit un drôle de personnage, genre de mercenaire/chevalier, fouiller les corps de ses camarades morts. La colère monta en lui :
« Je dois intervenir ! C’est une honte ! Sigmar doit punir cet hérétique ! »
Il regarda sa ceinture, mais seule sa gourde était encore présente, son gourdin et même son couteau à pain étaient tombés lors de la bataille. Un cri lui fit relever la tête. Le malandrin se faisait attaquer par un des blessés.
« Il n’a que ce qu’il mérite ! Les combattants de Sigmar ont la foi en eux. Cela leur donne la force de se dresser contre ce genre d’individus même aux portes de la mort ! Et j’espère que… Que… Ho Sigmar... Hor Simgar aide nous ! »
Frère Raymond Blêmit de peur. Le soldat s’étant relevé n’était pas un simple blessé. Une aura sombre commençait à entourer tous les corps du charnier qui se relevaient lentement… Le mercenaire abattit son assaillant et s’enfuit vers sa monture. Terrifié, frère Raymond arracha quelques baies de genévrier et s’enfonça dans le bois.
« Les renforts vont longer un cours d’eau au nord-est d’ici. Je dois les prévenir de la menace… Et quitter ce territoire maudit ! Guzman ne saura pas battre ce comté avec les renforts qu’il vient de leur donner. Sigmar guide moi je t’en prie ! Je ne vois pas les étoiles dans ce bois ! Guide mes pas vers la rivière ! »
Frère Raymond est donc toujours en vie mais, si Sigmar est toujours dans son coeur, ce n'est plus vraiment le cas de Guzman!
Ecrit par Torcanam.

Le soir du second scénario.

Caché derrière un rocher il attendait que la lune montre sa plus jolie face. Paulin avait entendu parler d'une bataille prés d'un grand château de la région ... Waldbeurg, barg.. L'homme n'avait jamais réussis à bien retenir les noms des coins de l'empire. Né dans la Bretonnie profonde, il avait grandi dans les mythes des chevaliers et gentes dames. Pourtant aujourd'hui sa vie consistait à se servir sur les cadavres, dernier fils d'une famille de 12 enfants dans la très petite noblesse bretonnienne la vie ne lui laisser que deux choix, devenir le derniers fils ou prendre la route pour tenter de faire sa propre légende.
Depuis 3 semaines, il arpentait la région de la Sylvanie et quand, dans une taverne locale, il avait entendu parler d'une grande bataille proche d'un château, il vit l'opportunité de se faire un peu d'argent, les pouilleux et nobliau locaux aurait bien quelques objets avec eux.
Avec sa mule, il ressemblait à une parodie de chevalier mais la bête s’avère beaucoup plus solide et pratique qu'un fier destrier de guerre. Lorsque le soleil se coucha, il sortit de sa cachette. Les cadavres étaient allongés et fixés le ciel dans un silence inquiétant.. pourtant Paulin connaissait bien ce sentiment, 3 ans qu'il connaissait la chose.
Il trouva quelques objets de valeur, juste de quoi vivre avant la prochaine bataille mais rien de transcendant. Une épée et des restes d'armures lui permettrait de refaire son équipement usé.
C'est au moment où Paulin allait partir qu'un cadavre l’attrapa par le bras. Le regard vide et la bouche en sang il attaqua l'homme, celui-ci se détacha habilement, d'un coup d'épée il trancha le bras mort. Une gerbe de sang et de chair lui éclaboussait le corps. Le cadavre avançait pourtant vers lui, d'un autre coup précis Paulin planta son épée dans le coup de la créature. Celle-ci s'effondra .... essoufflait il regardât autour de lui, trois autres mort ce relevait, Paulin devait fuir, il enjamba son fidèle âne et partit au plus vite.
Jamais il n'avait eu à faire face aux morts, cela n'était que des vieilles légendes. Après avoir parcouru quelques lieux, il s'arrêta dans une ruine de maison. Il nettoya son armure et, après avoir nourri son compagnon, s’allongea, le sommeil fut dur à trouver. Mais il s'endormit profondément, il ne remarqua pas la créature qui l'avait suivi... Et dans la nuit elle sauta sur l'homme......
Ecrit par Gibsvance.

La nuit suivant le second scénario.

Aux alentours du camp de Guzmann: Peu après le siège.
La nuit était froide et Akolt frissonnait, lui et son escouade avait été envoyés en sentinelles autour du camp, il avait fait plusieurs tours du camp sans trouver ses camarades, soudain un reflet métallique attira son attention derrière un buisson, il alla voir et tomba avec effroi sur son sergent, son visage exprimant encore la surprise était suspendu avec le torse sur une branche, tripes à l'air, de ses jambes, il n'en restait rien, en inspectant le corps, il entendit un froissement suivi d'ignobles bruits de succion, se retournant, il découvrît une créature à moitié masquée dans l'obscurité, agenouillée au dessus d'un cadavre de soldat, la créature leva des yeux rouge et une mâchoire sanguinolente vers lui et sauta, la dernière chose qu'il vit est une mâchoire grande ouverte remplie de dents.
Ecrit par ChaosDivine.



A l’attention du Diacre Chuchoteur de l’Ordre de la Couvée des Corbeaux.
Toutes mes intuitions depuis la dernière lettre se sont confirmées. De plus, je peux affirmer que la guerre civile est belle et bien commencée.
Je suis rapidement tombé sur les sigmarites, ils n’étaient pas durs à trouver. Ils suivent un timbré qui se fait appeler Inquisiteur Guzmann, un répurgateur fou-furieux envoyé directement par le Grand Théogoniste avec une carte blanche pour débusquer des Canines. Apparemment, il a déjà capturé des sorcières. Des vraies, pas de simples rebouteuses, ce qui m'a étonné. Celles-ci ont dévoilé que le Comte Von Krolock était bel et bien un vampire avant de s’échapper. Quel travail d’amateur que de laisser s’échapper ses indicateurs.
Il préparait un assaut contre le château du Comte, sans machine de siège, sans rien ! Il a juste réquisitionné un maximum de pécores du coin et à peine quelques soldats réguliers. Un amateur je vous dis ! Il n'y connait rien à l'art de la guerre. Comme la bataille allait être le moment idéal pour estimer les forces rassemblées de Guzmann, j’ai caché mon attirail de chevalier et j’ai infiltré cette ‘’armée’’ dans l’espoir de pouvoir observer l’Aile Noire. Pour ce faire j’ai été voir le capitaine des Dragons de Noailles, le plus gros régiment régulier de la région. Hier, alors qu'ils s'entrainaient à combattre, je lui ai dit que je voulais m’engager. Il m’a donné une hallebarde et un uniforme sans vraiment y réfléchir. Il avait besoin d’effectifs assez rapidement et il acceptait un peu n’importe qui avec un peu d'expérience militaire.
Comme je l’avais prédit, cette bataille fut un énorme fiasco. Le régiment des Dragons a été assez vaillant, mais vers la fin nous nous sommes retrouvés sans échelle aux pieds des murs. Nous avons dû nous replier car sinon, tout ce que nous pouvions faire était d’attendre sagement de se prendre un galet sur la trombine, envoyé avec amour par ces imbéciles heureux de serviteurs du Comte. Je me suis d’ailleurs pris un bel éclat de silex dans le bras et je suis un peu amoché mais finalement c’est pas si grave.
Ma stratégie a été payante, j’ai pu apercevoir l’Aile Noire vers la fin de la bataille. Je suis arrivé juste à temps pour voir les trois derniers survivants de cette secte fuir la queue entre les jambes. Ils venaient de subir un combat unilatéral contre un régiment d’élite adverse, dont les guerriers au teint pâle me paraissent plus que suspects. Les autours des fanatiques de l’Aile Noire portaient effectivement des symboles distinctifs de la Confrérie du Suaire. Chasseurs de vampires… Mes fesses oui, ils se sont fait laminer. Je pense que j’aurais fait un meilleurs travail qu’eux à moi tout seul. Il est inutile désormais de se poser la question d’une alliance avec eux ou non. Ils sont bien évidemment trop mauvais et de toute manière décimés, pour opposer une quelconque résistance à des Canines. Il va falloir que j’essaie de m’occuper du Comte moi-même, à moins que vous ne m’envoyez des renforts dans les jours qui suivent, ce dont je doute fortement.
Après la bataille, j’ai prétexté vouloir aller à l’infirmerie seul et j’en ai profité pour déserter les Dragons. J’ai retrouvé ma bonne vieille armure de Chevalier et ma fidèle faux là où je les avait laissé, dans un marais non loin, en lisière d’une forêt dont s’échappent au moment où je vous écrit de bien lugubres hurlements. Je ne sais pas ce qu’il s’y passe, mais on dirait bien que le lieu est le théâtre d’affrontements au moins aussi furieux que celui que j’ai vécu aujourd'hui…
Je vais essayer de vous tenir au courant le plus vite possible de la suite des évènements.
Votre serviteur, Von Egondorf
Daniel était inquiet, car aux cris humains provenant de la forêt se mêlaient des sons bien moins identifiables, d’un contre-nature certain. Il entreprit de vite enfiler son attirail. Blessé, il n’aurait que peu de chances de survie face à une créature surnaturelle et il lui faudrait attendre au moins un jour ou deux jours avant d’être de nouveau pleinement opérationnel. Après avoir ajusté son chapeau à plumes et mis son masque blanc, délicatement ciselé en forme de crâne, il jaugea les arbres, hésitant entre partir se reposer et accomplir son devoir en accordant le repos éternel aux non-morts en toutes circonstances.
fromage, c’est encore ce qui se faisait de mieux en Sylvanie. Ou du moins, il était très correct, en comparaison des autres aliments produits sur place. La douleur donnait à Daniel des hauts le cœur, mais il se força à s’alimenter. Bien qu’il était un pieux fidèle du Dieu des Morts, il n’était pas pour autant pressé de le rejoindre. Il avait trop de travail pour ça et dans l’Au-Delà, ses amis lui manqueraient certainement.
Diet n’était pas encore revenu de Luccini. Peut-être n’avait-il pas survécu, mais Daniel sentait que non, il était toujours bien vivant. Après tout, la Tilée, c’était loin. Les corbeaux voyageurs du Culte étaient peut-être des messagers rapides et efficaces mais ils ne pouvaient pas faire de miracles. Von Egondorf adressa une prière à Morr dans l’espoir qu’il guide l’oiseau vers lui le plus vite possible. En attendant, il pouvait déjà gagner du temps en rédigeant la prochaine lettre.
Il attrapa sa sacoche de cuir et en tira un nouveau parchemin, encore plus terrible que l’ancien. Le cuir plein de défaut trahissait une bête dont la peau malade et mutante n’a pas vécu très longtemps. Daniel se constitua un endroit stable en posant les unes sur les autres de petites dalles de schiste, puis déboucha le pot d’encre pour l’y poser à côté d'une lanterne allumée. Il sorti sa plume tout en réfléchissant. Il devait se remémorer avec détail le déroulé de la bataille qu’il venait de vivre ainsi que les informations cruciales à faire remonter.
Ecrit par Litrik.

La nuit suivant le second scénario.
La souffrance était intense mais supportable. Assez pour que le chevalier puisse s’occuper lui-même de sa blessure. Après tout, il y était formé et ce n’était pas la première fois. De plus, une entaille large mais peu profonde au bras ne lui faisait pas peur, il avait vu bien pire. Daniel avait d’abord tâché de nettoyer la plaie avec de l’eau claire, puis lorsqu’il en eu retiré toute les impuretés, il la recousut à l’aide d’une aiguille courbe. Puis il appliqua un onguent à base d’ail, d’oignons et de sels pour éviter la fièvre et stopper le saignement, mixture qu’il recouvrit d’un bandage qu’il avait par miracle réussi à garder propre dans ce marais.
Respirant lentement, adossé à un arbre mort dont les racines trempaient dans l’eau croupie, le Garde Noir fit une pause tout en dégustant un biscuit sec rendu mou par l’humidité et un morceau de fromage de brebis achetée quelques jours avant la bataille. Le

Le lendemain du second scénario.

Le campement des dragons de Noailles s’étendait dans la clairière humide. Des tentes de fortune étaient dressées là ou les racines des grands arbres de Sylvanie permettait d’installer les paillasses. L’odeur de la retraite collait au campement : les hommes reniflaient, les gémissements des blessés couvraient le silence, et l’odeur du sang, du cuir bouilli et de l’acier graissé saturait le lieu.
La troupe faisait triste mine après la retraite précipitée de l’inquisiteur. Malgré leur mêlée victorieuse, nombre de dragons avaient écopés de mauvaises blessures que le climat humide n’aidait pas à cicatriser. Des locaux étaient allés quérir le rebouteux local pour pallier aux blessures les plus pressantes. De la tente ou il officiait, on entendait régulièrement des claquements sinistres et des hurlements de douleur.
Lorsque le dizainier Johannes entra dans la tente, les trainées de sang qui maculaient le sol achevèrent de lui ruiner le moral. Le rebouteux, un homme de petite taille, l’observait derrière une paire de bésicles qui lui donnait un air de vieux hiboux déplumé.
« Qu’est ce que qui vous amène mon gars ? »
« Ben, ç’ta dire, j’voudrai être certain que ce que vais vous causer sortira pas d’ici. »
« Pour sur, j’ai autre chose à faire que d’causer d’vos navrures, pouvez m’en croire. Asseyez vous que j’regarde ce qui vous tracasse. »
« En fait, j’préfère pas m’assoir, c’est justement pour ça que j’veux pas qu’vous causiez d’mon problème ».
« Ecoutez, vous avez l’air d’être pas trop mal portant, alors soit vous m’expliquez ce qui vous amène, soit vous laissez vos ptits copains prendre la place parce que tout le monde tient pas debout comme vous ! ».
« D’accord. Bon voilà. Vous savez qu’on s’est bien battus hein ? On leur en a mis plein la goule à ceux d’en face. Seulement, on arrêtait pas d’se prendre des carreaux et des pierres sur la figure. Et pis un moment le sergent a sonné la retraite. »
« Oui je sais, les vôtres n’ont pas démérité. Bon vous me dites ce que vous avez oui ou non ! »
« Ben voilà, pour comprendre ce qui m’est arrivé, c’est important de noter que c’est arrivé après que le sergent a fait sonner la retraite. Parce que moi j’étais en première ligne, et j’ai pas été touché quand j’me battai ! ».
« Mais par Shallya, ou est ce que vous êtes blessé ! »
« Ben j’me suis pris en vireton en plein dans le cul ».
Un silence gêné suivit la déclaration du dizainier. Le rebouteux jura qu’il avait viré au rouge vif.
« Faut pas s’en faire pour ça mon garçon. Des navrures du cul, j’en soigne des dizaines tous les jours ! »
« Par Sigmar, faites plus bas, faudrait pas qu’on vous entende ! »
« Mais comment vous avez fait pour enlever le trait ? »
« Ben j’ai tiré. Mais depuis, ça m'fait un mal de chien. Et quand j’ai eu envie d’aller à la selle, j’ai cru que j’allai m’évanouir ».
« Bon, faites voir le travail. Si vous avez de la chance, suffira de recoudre. Par contre, j’ai plus de gnole pour la douleur. Faudra bien serrer les dents. »
En déballant son matériel de couture, le vieil homme jura que son patient virait au blanc.
« Manque plus qu’y tourne vert et y m’aura fait toute les couleurs de sa bannière » pensa t’il en passant du gros fil dans son aiguille. "Au moins, le gaillard passera la nuit, blessure d’orgueil n’est pas mortelle…"
Ecrit par Skalde.

Quelques temps après le second scénario.
"Chef, s'écria un soldat, ils ont pris un de nos camp !"
La gigantesque silhouette bardée d'une armure noir typique des grands chefs, du Clan des Molosses de Sang, se leva de son siège et avança à la lumière, ainsi le soldat put mieux l'observer, une grande taille, anormale pour un humain, bardée d'une armure noire couverte de crânes de créatures, le soldat reconnu des crânes humains, orques, gobelins et vampires, son casque enlevé dévoilait
un visage pâle, couvert de cicatrices, avec des yeux noirs comme le vide, ces mêmes yeux qui étaient actuellement en train de le fixer, il baissa la tête, la présence du maître faisait toujours le même effet, aussi habitué que tu soit.
- "Qui ?" dit la voix de stentor du maître.
- "Des Sigmarites, mon seigneur", dit le soldat en tentant de lever les yeux, il n'y arriva pas.
- "J'espère que tu as des meilleurs nouvelles que ça."
- "Oui mon seigneur, ces Sigmarites ont été battus par les hommes de Waldsberg durant un siège."
Le maître n'aimait les vampires et le soldat le savait, il ferma les yeux en attendant le coup de hache qui sonnerait la fin de sa vie.
- "Envoie des parlementaires aux vampires, j'ai plusieurs comptes à régler avec ces Sigmarites."
Durant l'histoire du Clan, le maître a déjà combattu des inquisiteurs et surtout un certain Guzzman qui lui a pris son bras, le soldat imagina que le maître avait déjà eu cette nouvelle par n'importe quel moyen, surtout qu'il avait envoyé un espion dans le régiment des Dragons de Noailles il y a peu.
- "Bien mon seigneur"
Le soldat sorti de la pièce et appela plusieurs messagers....
Ecrit par ChaosDivine.


La Coline Eternelle : Partie 1
Toute l’histoire commença avec Wilburd, un être répugnant, vivant autrefois en Sylvanie. ‘’Frère’’ de l’antique Walack, le second du Comte Von Krolock. Wilbur était très différent du reste de l’aristocratie de la nuit qui hantait la région. Déjà sorcier avant même de recevoir le Baiser de Sang, il était un fervent adepte de la maîtrise des arcanes. Ordonné par le Collège d’Améthyste puis chassé d’Altdorf pour ses expériences sur la magie noire, il passa une vie de fuite. Il fut pourchassé par les répurgateurs et les prêtres de Morr pendant des années, mais trouva enfin la paix lorsqu'il fut transformé en immortel en même temps que Walack, par un seigneur Vampire très puissant aujourd’hui disparu.
Si Walack avait choisi la voie du guerrier. Persuadé que si il était invincible, jamais il ne rencontrerait son destin. Wilburd quant-à lui préféra exploiter ses talents magiques déjà conséquents et qui s’étaient vus décuplés par sa nouvelle nature. Il se tourna naturellement vers la nécromancie, obsédé à l’idée d’améliorer encore sa condition déjà presque parfaite.
Ces évènement se déroulent bien des décennies avant la Campagne, mais sont insérés ici à ce moment précis en raison de l'entrée en scène d'un Personnage qui participera à la Bataille de Waldsberg.

En effet, Wilburd n’avait pas confiance en la méthode de Walack. Il savait qu’aussi fort et doué que puisse être un guerrier, il tomberait toujours sur plus fort que lui. Sans parler des coups du sort, par nature imprévisibles et qui peuvent pousser n’importe qui vers sa fin. Fusse-t-il un paysan ou un guerrier millénaire, celui qui prend la foudre à de bien minces chances de s’en sortir… De plus, il était conscient d’être toujours recherché par les répurgateurs. Ces êtres malins et zélés étaient toujours prompts à tendre de vils pièges qui ne peuvent se déjouer par l’habileté au combat… et le feu « purificateur » qu’ils employaient était d’une efficacité radicale.
C’est alors qu’il mena des expériences pour améliorer sa résistance. Ses recherches stagnèrent quelques temps, mais un jour ses travaux attirèrent l’attention et il fut convié dans la demeure du vieux Rabab. Rabab était un être intemporel, un Nécrarque dont on disait de lui qu’il égalait presque en puissance le vieux W’Soran. Wilburd prétexta de s’être perdu dans la forteresse en ruine, s’éclipsant pour fouiller sournoisement dans les cryptes. Il y dénicha un livre, un exemplaire partiellement recopié d’un des livres de Nagash. Il subtilisa évidemment l’ouvrage et c’est plus tard qu’il se rendit compte que le livre contenait la recette originelle, quoique incomplète, de l’élixir de vie éternelle. Le Premier. Celui là même conçu par Nagash pour lui-même et ses premiers serviteurs, celui-là même Neferata avait tenté de copier et dont la consommation de cette maladroite contrefaçon avait résulté les premiers Vampires.
Si il parvenait à déchiffrer les secrets de l’élixir, l’éternité lui tendrait les bras. Il voyait dans cette trouvaille le moyen de perfectionner les faiblesses des vampires, rattrapant les erreurs de Neferata. Il se mis immédiatement au travail et fit plusieurs tests, mais les procédés qu’il avait conçus étaient hautement dangereux, ainsi il utilisa des cobayes. Les malheureux ‘’volontaires’’ étaient au départ des Vampires juvéniles qu’il créait lui même par le Baiser de Sang, mais ceux-ci ne supportaient pas les procédés alchimiques violents et décédaient de façon spectaculaire.
Wilburd entrepris alors de capturer des vampires plus âgés pour expérimenter sur des captifs plus résistants. Il emprisonna quelques Von Carstein, qui moururent assez vite, aussi anciens et puissants qu’ils étaient. Les Nécrarques étaient sans doute les plus adaptés à son projet mais ils étaient rares dans la région et Wilburd ne se sentait pas assez puissant pour s’en prendre au vieux Rabab.
C’est alors qu’il se dit que les vampires les plus résistants, ceux qui seraient les plus à même de survivre au processus en dehors des Nécrarques, seraient les Dragons de Sang. Il mis des dizaines d’années avant d’en trouver un, qui traversait la Sylvanie à la recherche d’adversaires. Il lui lança un duel dans le but de le faire tomber dans un piège…
Ecrit par Litrik.

La Coline Eternelle : Partie 2
Officier dans l’armée, garde prestigieux de l’Empereur ou Grand Maître d’un ordre de chevalerie illustre, personne en Sylvanie ne savait qui était la Coline avant d’être un Seigneur de la Nuit. Mais ce guerrier immense, aussi haut qu’un ogre, était connu partout dans le Vieux Monde, autant dans les légendes des humbles mortels que dans celles des Vampires.
Parcourant les terres de Bretonnie et de l’Empire à la recherche d’adversaires valeureux, il repassait tous les dix ans en Sylvanie afin de débusquer les plus grands combattants de la région et les affronter en combat singulier, pour le plaisir de l’affrontement. Généralement, la Coline n’était jamais dérangé. En effet, tous les prétendants qui étaient venus le confronter connurent leur destins. Personne n’était semblable à la Coline dans l’art d’offrir le repos éternel à un immortel ambitieux qui se sentait pousser des ailes. Il dormait donc pendant un mois complet avant de repartir sur les routes, personne n’étant assez fou pour répondre à ses défis.
Une fois qu’il arrivait de ses voyages, il fit comme à son habitude. Il fit parcouru les villages afin que les gueux fasse passer le message à leurs seigneurs que la Coline était de retour et recherchait un adversaire. Puis, il alla patienter dans une ruine dont l’emplacement était connu de tous. Il s’attendait à ne pas devoir en bouger pendant un temps, les vampires de Sylvanie étant faibles et couards depuis la fin de règne de Mannfred. Il fut cette fois surpris.
Un simple mortel, terrifié, toqua à la porte du cercueil dans lequel la Coline se reposait. Il était porteur d’un message : un seigneur de la nuit nommé Wilburd acceptait la proposition de défi, à condition de choisir l’endroit du duel : une grande plaine, dans le comté de Waldsberg. Le géant renonça à dévorer sur place l’imbécile paysan qui l’avait ainsi réveillé et il le congédia à la place pour qu’il puisse apporter à son maître que la Coline acceptait cette condition. Puis il se prépara au combat : enfin les sylvaniens tentaient de prouver leur valeur à nouveau.
La Coline arriva en premier sur les lieux, à l’heure indiquée : une heure après le coucher du soleil. Il n’y avait personne à l’horizon. Quel impudent ce Wilburd ! Accepter un duel pour finalement ne pas y venir. Cela faisait bouillonner de rage le Dragon de Sang. Mais finalement, une silhouette s’approcha. Puis une deuxième. Puis une dizaine de plus. Puis des centaines. La Coline était tombé dans un piège : une armée entière s’approchait vers lui, des squelettes, des zombies, des golems de chair par milliers. D’autres encore sortirent de terre dans son dos, enterrés là afin de lui couper la route.
Quelle lâcheté ! Le géant brûlait d’envie de faire payer son insolence au traître et il commença le carnage dans les rangs des morts-vivants qui l’assaillaient. Il combattit toute la nuit face aux hordes, infatigable. Mais il en venait toujours plus et Wilburd ne se montrait pas. Alors que les premiers rayons du soleil commençaient à éclairer les nuages de haute altitude, la Coline savait qu’il lui fallait quitter les lieux sous peine de finir en cendre bientôt. Il tenta de se tailler un chemin vers la forêt où il pouvait éventuellement se cacher à l’ombre. C’est alors qu’il arrivait presque à son objectif, que Wilburd sortit enfin des bois.
Profitant de l’effet de surprise et de l’empressement de son adversaire, il incanta un maléfice d’immobilisation afin de capturer le colosse qu’il convoitait. Pressé par des dizaines d’assaillants, la Coline ne pu esquiver le maléfice et fut emmené dans un bien sombre donjon.

Ecrit par Litrik.

La Coline Eternelle : Partie 3
La Coline fut le cobaye d’ignobles expérimentations pendant de nombreuses années. La torture était insoutenable, mais au fur et à mesure des rituels impies qu’il subissait, il devenait de plus en plus fort et résiliant. Ce fou dangereux de Wilburd était sur le point de parvenir à ses fins : il créait enfin le Vampire éternel. Le malheureux Dragon de Sang ne résistait pas plus au feu et à la lumière du jour que les autres non-morts, mais il devenait capable de régénérer ses tissus alors que son corps était détruit au point qu’il ne subsistait de lui qu’un tas de cendre. Les immondes supplices et les phases de tests visant à jauger sa résistance et sa régénération firent perdre la raison à la Coline. Il oubliait progressivement qui il était et ne devenait bon qu’à supplier en pleurnichant qu’on l’achève alors qu’il ne pouvait plus mourir.
Le Comte Annunakkù Guërrèmes Von Krolock avait entendu parler d’une armée de morts-vivants d’une taille considérable qui avait été élevée puis dissoute sur son territoire. Craignant qu’un immortel puissant ne tente de le renverser, il envoya son bras droit, Walack, pour enquêter. Les indices désignèrent vite Wilburd, déjà soupçonné d’avoir enlevé des Von Carstein de haut rang.

Un jour que Walack visitait l’antre son frère, officiellement pour prendre de ses nouvelles, officieusement pour investiguer les lieux, il fut perturbé par les hurlements terribles qui remontaient des profondeurs de l’antre de Wilburd. Ces sonorités ignobles lui rappelaient les sons que pouvaient émettre les Vargheists enfermés et torturés par la Malepierre dans les caveaux du Comte, en pire. Le nécromant refusant de répondre à ses questions, il descendit lui-même les escaliers afin de découvrir l’origine de ces plaintes. Le spectacle de la Coline qui suppliait qu’on l’achève, horriblement mutilé par des blessures qui aurait occis même un Vampire, terrifia Walack.
Outré que l’on puisse en arriver à tel un niveau d’horreur, il livra un combat formidable contre Wilburd tout en l'insultant copieusement. L'affront au monde causé par ses recherches était tel que le sujet aurait pu mettre d'accord un Vampire et un prêtre de Morr. Mais Wilburd était rusé et parvint à s'enfuir. Il s'en suivit une traque sans merci qui dura plusieurs jours. Le cruel expérimentateur fuyait toujours au moment où son frère allait lui porter le coup de grâce et ils parcoururent tous deux une grande portion de la Sylvanie avant que finalement, la poursuite ne cesse. C’est ironiquement, sur la plaine où avait été capturé la Coline que le frère terrassa le frère de sa lame vengeresse.
Von Krolock fut vite mis au courant de la condition du Dragon de Sang et il dut prendre une décision à son sujet. Utilisant ses grandes connaissances de magie, il lança des sortilèges d’apaisement et d’asservissement au guerrier légendaire déchu. Devenu une créature sans émotions obligée d’obéir à son Maître, la Coline connaissait enfin ce qui pouvait s’approcher du repos. Hébergé dans une crypte luxueuse du châteaux du Comte, il était gardé captif en secret. Seul Walack et Annunakkù connaissaient sa situation et pensaient bien un jour trouver une solution pour soigner son esprit et s'assurer qu'il retrouve la tranquillité.
Cependant les serviteurs entendaient parfois des pleurs déchirants montant de la crypte dans laquelle ils n’avaient pas le droit d’aller. Il semblerait que les sortilèges de Von Krolock n’étaient pas parfaits...
Ecrit par Litrik.

Le sang coulait en abondance et suivait les contours tracés au sol. Comme à son habitude, la vampire s’était sustentée bien avant ses opérations nocturnes, et toute cette hémoglobine ne la distrayait pas de sa tâche. La victime se vidait tandis que Clarimonde reproduisait chaque détail qu’elle avait déjà pu analyser du modus operandi de la cabale de cultistes locaux. Le glyphe au sol était presque complet avec tout ce sang répandu, aussi fit-elle en sorte de briser ses géométries en un point pour que cela ait l’air presque naturel, un léger défaut semblant être là par inadvertance. Toute méticuleuse qu’elle soit, elle ne tenait pas à attirer l’influence des dieux sombre sur ses terres, au contraire. Ses sens surdéveloppés et l’enseignement ésotérique sommaire dispensé par son maître, Von Krolok, lui permettait de ne pas s’exposer à une quelconque erreur arcanique grossière, qui aurait pu la mettre en fâcheuse posture. La reconstitution de la mise en scène du rituel était parfaite. Les indices laissés ça et là à travers la ville ne pourrait pas échapper aux autorités humaines locales, quand bien même leurs facultés à ne pas voir se qu’ils ont juste sous les yeux ne manquait jamais de l’impressionner, même après tous ses siècles d’existence ! Clarimonde mis la touche finale à sa supercherie en laissant négligemment l’indice final qui conduirait à coup sûr au bûcher le petit noble à la tête de la cabale de Slaanesh et ses acolytes dépravés.

Ce récit couvre une large portion chronologique de la Campagne.
L’assassin n’en était pas à son coup d’essai. A chaque fois qu’un témoin gênant venait à commencer à ébruiter des choses controversées sur le comté de Waldsberg et des suivants de maître Krolok, Clarimonde avait carte blanche pour tuer dans l’œuf les moindres rumeurs. Le seigneur vampire savait être reconnaissant pour les services de sa maîtresse espionne. C’était grâce à tout le panel de compétences acquises au cours de ses nombreux siècles d’existence qu’elle pouvait préserver la quiétude d’un domaine vampire au cœur de l’Empire. Elle avait appris que le meilleur moyen pour ôter les soupçons vis-à-vis de la disparition d’un témoin gênant, était de maquiller cela avec les activités bien réelles et tangibles de cultistes et autres hors la loi. L’ennemi de mon ennemi est mon ami… s’il ne sait pas que j’existe ! Ceux-ci seraient vite pendus haut et court, si ce n’est brûlés, chose pour laquelle Clarimonde voulait bien se montrer compatissante, de par sa nature vampirique à craindre le bûcher. Mais cela restait des maux moins pires que de voir son foyer paisible être livré en pâture à ces molosses décérébrés et imbus de justice puritaine aveugle. C’est ainsi que sa victime en cet instant se trouvait être un certain Dieter, qui avait la langue bien pendue à propos de hurlements qu’il entendait parfois en allant récupérer de la tourbe proche d’une grotte plutôt bien dissimulée. Il s’avérait que cette grotte constituait une sortie dérobée du château de Waldsberg et donc communiquait non loin des appartements où La Coline était assigné à résidence. Cet être brisé hurlait encore naguère sa démence, de jour comme de nuit, car il avait été sujet d’expériences abominables dépassant même l’entendement séculaire d’un vampire. Elle s’était épris de compassion pour cet honorable vampire réduit à l’état de bête tout au plus. Personne ne le savait, pas même Von Krolok, mais c’était dans ses bras que cet ancien dragon de sang s’effondrait d’un chagrin indicible, lorsqu’elle trompait la vigilance des suivants et des enchantements de son maître pour le rejoindre. Quand bien même son maître ne se serait pas opposé à ce rapprochement car il était pétri de bonnes intentions pour La Coline et ne voyait pas cette union d’un mauvais œil, Clarimonde avait un comportement compulsif à cacher ce qui comptait pour elle. Ces visites étaient rares, car le contre-espionnage est une tâche à plein temps, mais Clarimonde n’abandonnait jamais bien longtemps La Coline.
Clarimonde ne recevait pas toujours expressément ses ordres de maître Von Krolok, aussi jouissait-elle d’une liberté et d’une confiance qui la rendait encore plus efficace. L’idée d’abattre les dissidents tout en mettant ces meurtres sur le compte d’autres criminels servait magnifiquement bien à conserver une aura de vertu au pouvoir en place, tout en canalisant la haine du peuple sur des éléments néfastes pour les deux partis. Mestre Gahmuret lui avait bien enseigné les maniements d’absolument toutes les armes possibles et imaginables. Clarimonde avait poussé son apprentissage, en analysant les pratiques faites avec des armes dites de cérémonie, comme des kryss et autres poignards peu pratiques pour le combat. Mal équilibrés, ils laissaient néanmoins des blessures caractéristiques qu’elle voulait pouvoir reproduire afin de faire accuser les cultes interdits de par sa « régulation des rumeurs ». Parfois, la bêtise humaine suffisait sans le savoir à lui éviter un travail pénible comme récemment chez les seigneurs de Kernouaille en Bretonnie, trop éloignés d’elle pour avoir une quelconque connaissance ou emprise sur les ragots leur parvenant. Par un hasard malvenu, les rumeurs des chevaliers de la Lune Funeste se relevant après des blessures sensées être fatales étaient parvenus jusqu’à cette contrée reculée. Fort heureusement, les seigneurs locaux se moquaient bien des racontars et méprisaient déjà bien assez les souffrances de leur peuple pour ne pas aller s’inquiéter de rumeurs exotiques et éloignées. D’autres fois, il semblait trop facile de berner les humains simples d’esprit, comme lorsqu’elle avait libérée les sœurs Kloroquines détenues par ces zélés fous dangereux et promises au bûcher. Un simple uppercut dans le foie pour faire vomir ses tripes au gueux de garde, suivi d’un coup du tranchant de la main en pleine tempe, et le tour était joué. Ne restait plus qu’à faire se « noyer dans son vomi » le garde inconscient, en utilisant une technique apprise le jour où elle avait fait passer un témoin d’une attaque de varghulf incontrôlable pour une victime du Naufrageur. C’était un tueur en série atypique qui noyait les gens dans leur sommeil. Clarimonde s’était ainsi débarrassée d’un élément gênant tout en rendant service à la société des environs en faisant capturer le tueur fou. Dans le cas des sœurs Claurokine, tous avaient cru au lendemain de leur évasion que la sentinelle était belle et bien tombée ivre morte tel un irresponsable durant sa garde, et rien ne laissait savoir comment avaient pu s’échapper les « sorcières » car aucune trace ne subsistait. Le pichet de mauvais vin renversé sur la tunique du zélote et à ses pieds avait suffi à convaincre ces brutes idiotes qu’ils avaient été de fins enquêteurs quand aux évènements nocturnes passés.
C’était cela, la force de Clarimonde. Elle passait telle une ombre, et personne n’était tenté de chercher plus loin que le bout de son nez lorsque les découvertes d’indices irréfutables venaient flatter l’orgueil des autorités qui pensaient vraiment tenir leur coupable par leurs propres déductions orientées subtilement. Alibi vérifiable ou non pour le meurtre qui leur était reproché, les personnes que faisait accuser Clarimonde connaissaient toujours une justice radicale et expéditive. Tout le monde trouvait ainsi rapidement réponses à ses besoins.
Ecrit par Dellirium.


La terre remuait, et les gens présent à l'enterrement se retournèrent précipitament face à cet évènement innatendu, le croque mort frémit en remarquant les autres tas de terre s'agité puis, une main squelettique jailli de la terre et un hurlement strident emplit le cimetière, une voix retentit "mortuos suscitavit" tandis que les morts se jetaient sur les personnes
s'enfuyant puis obéissant à un ordre inconnu, ils se retirèrent dans la fôret....
Ecrit par ChaosDivine.
Cauchemar d'un civil de l'Empire quelques nuits après le second scénario.

Récit s'imbriquant avant l'embuscade
sur les secours Sigmarites
Le ballet habituel se répétait. Les énergies latentes du Dhar étaient captées pour rendre à nouveau opérationnels les vigiles des terres de maître Von Krolock. Chaque squelette relevé prenait alors place dans des cohortes serviles et mieux ordonnées que de leur vivant. Amar Ben Shaytan était toujours aussi fasciné par ce spectacle et ce constat évident : la magie était une science aboutie qui transcendait l’humain. Depuis la mort prématurée de son ami et ancien associé en affaire Alahad’in, il avait ouvert les yeux. La vie ne tenait qu’à un fil que certains appelaient « destin ». Cette idée de fil le faisait sourire tandis que lui, tel le marionnettiste funèbre qu’il était devenu, levait en cet instant une partie de l'armée de pantins de Walack. Ce dernier était un des impressionnant généraux de son maître, et il n'aurait pu être plus fier serviteur que Amar en ce jour.

Le ballet habituel se répétait. Les énergies latentes du Dhar étaient captées pour rendre à nouveau opérationnels les vigiles des terres de maître Von Krolock. Chaque squelette relevé prenait alors place dans des cohortes serviles et mieux ordonnées que de leur vivant. Amar Ben Shaytan était toujours aussi fasciné par ce spectacle et ce constat évident : la magie était une science aboutie qui transcendait l’humain. Depuis la mort prématurée de son ami et ancien associé en affaire Alahad’in, il avait ouvert les yeux. La vie ne tenait qu’à un fil que certains appelaient « destin ». Cette idée de fil le faisait sourire tandis que lui, tel le marionnettiste funèbre qu’il était devenu, levait en cet instant une partie de l'armée de pantins de Walack. Ce dernier était un des impressionnant généraux de son maître, et il n'aurait pu être plus fier serviteur que Amar en ce jour.
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Jeune, déjà curieux de nature, Amar était intrigué par ce qu’il prenait pour le rebouteux de son village, Hassan. Lorsque son ami et associé en négoce était tombé gravement malade, Amar avait vite été surpris que ledit « fou » du village était en fait un homme instruit et sage, qui connaissait les limites du corps humains pour être entretenu dans la vie… et même plus tard dans la mort. D’abord effrayé par l’impuissance de Hassan à sauver son ami de la maladie foudroyante qui l’accablait, il avait compris que l’on pouvait se jouer de la mort de bien des manières. Il abandonna son commerce pour consacrer toute sa fortune à l’étude de la nécromancie. Plus que manipuler des cadavres, il espérait avant tout pouvoir se préserver de la mort si capricieuse, qui semblait pouvoir venir souffler la maigre chandelle de votre vie à tous moments. C’est ainsi qu’il tût le secret de Hassan et commença à étudier les arts sombres avec lui, éveillant les soupçons des ses proches qui l’accusèrent de vouloir traiter avec le démon.
Il fût convaincu qu’il avait bien fait de garder le secret d’Hassan le jour où une bande de brigand plus hardie qu’une autre avait assailli le village. Les voyous avaient pris des otages et menaçaient de leur trancher la gorge dans l’heure si les villageois ne leur remettaient pas toutes leurs économies, se targuant de leur générosité en leur laissant leurs autres biens. Hassan avait emporté aussitôt Amar jusqu’aux tertres jouxtant le village, heureusement pas surveillés par les vauriens. Là, Amar, alors âgé de vingt et un printemps, avait assisté pour la première fois à un rituel de nécromancie à grande échelle. Il avait été stupéfait de voir les squelettes trouver leur chemin à travers l’humus et venir se placer aux côtés de Hassan qui dégageait une aura de puissance respectueuse et ancienne. Il avait immédiatement reconnu le squelette de Alahad’in avec son pied bot caractéristique, qui avait été mis en terre deux ans auparavant. Ou encore Izota, une femme du village dévoré huit mois plus tôt par des animaux sauvages en maraude, dans la forêt, et dont on avait été peiné de ne jamais retrouver le bras gauche arraché par les bêtes, probablement parties le dévorer dans leur tanière. La carcasse de la femme estropiée, déjà bien nettoyée, recelait encore des myriades de formes de vie grouillante dans les anfractuosités de son squelette. Cette vision resterait à jamais gravé dans la mémoire de Amar comme autant de signe que la mort ne signifiait en rien la fin de tout. Son mentor avait alors guidé la quinzaine de squelettes jusqu’au cœur du village. Le chef des brigands avait bien essayé de braver sa peur en décochant une flèche de son arc mais le projectile était venu se ficher dans la cage thoracique du squelette de Alahad’in sans même le faire vaciller. Il était d’ailleurs curieux que son squelette ne fût pas affligé de sa claudication caractéristique due à son pied bot de son vivant. C’était comme si la magie corrigeait les erreurs de la nature. Comme si la mort effaçait les faiblesses des vivants pour les rendre plus forts…
Le chef des brigands ainsi que moitié de sa bande avaient vite été neutralisés, le reste avait fui, trop effrayés pour ne serait-ce qu'envisager de revenir tenter leur chance un jour dans ce lieu "maudit". Les villageois d’abord effrayés malgré leur libération, avaient repris plus ou moins contenance lorsque Hassan leur avait révélé que c’était lui qui commandait aux revenants et qu’il ne l’avait fait que pour protéger les vivants. Hélas, la vision altruiste de Hassan n’était pas partagée par les villageois Arabiens qui restaient ancrés profondément dans leur culture de zélote. Ils le lapidèrent aussitôt, comme pour conjurer le mauvais sort d’avoir vu les défunts du village se réanimer. Hassan mort, ils étaient retournés à leur repos si possible éternel. Si les habitants du village avaient des regards soupçonneux envers Amar, ils n’allèrent pas jusqu’à le lapider, estimant qu’il aurait compris de quoi il en retournait s’il envisageait vraiment d’avoir « affaire avec le démon ». La dépouille d’Hassan fût ensevelie dans un vieux tertre oublié, loin du village, pour être sûr que le repos éternel des défunts du village ne soit plus souillé par les miasmes de ses pratiques occultes.
Amar restait atterré d’une telle étroitesse d’esprit du peuple. Il tenta en vain de trouver un autre mentor, mais où qu’il aille, il ne faisait qu’attirer plus l’attention. Aucun marabout ou autre chaman n’avaient de réponse à lui apporter, et encore moins d’enseignement sur la non-vie. Bientôt, les autorités commencèrent à s’intéresser à celui que tout le monde surnommait Ben Shaytan, celui qui traite avec le démon. Se sentant ainsi persécuté, c’est un Amar aigri et amer qui commença son exil, non sans aller rendre hommage à son ancien mentor. C’est avec surprise qu’il découvrit que son corps n’avait en réalité pas été inhumé mais juste laissé à l’abandon négligemment à même le sol pour que les charognards s’en repaissent. Ces zélotes n’étaient décidément pas aussi pures qu’ils le revendiquaient, capables de tout autant d’actes vils que ceux qu’ils condamnaient ! Le cadavre avait déjà été récuré impeccablement par les nécrophages. Mais au milieu de l’obscurité ambiante du tertre, un murmure parvint soudain aux oreilles d’Amar. Stupéfait, il remarqua les orbites du crâne d’Hassan commencer à luire. Non… pas un murmure… La voix résonnait directement dans sa propre tête !
- Amar, ta formation ne fait que commencer, j’ai encore beaucoup à te révéler. Bientôt, ton âme sera comme la mienne, éternelle, et tu te joueras de la mort !
C’est ainsi que quinze ans plus tard, Amar Ben Shaytan arriva dans le domaine de Waldsberg et fut convié à s’annoncer auprès du maître des lieux. Il reçut une invitation déposée par une ombre insaisissable qui semblait l’épier en chaque instant depuis qu’il était rentré sur ses terres accompagné de quelques pantins funestes. Tout ce temps d’errance commençait à peser sur les épaules de Amar, qui ne se rendait pas compte que l’âme d’Hassan drainait ses forces vitales. Il continuait de converser jour et nuit avec le crâne de feu son mentor, qui lui dévoilait des secrets sur l’art de la nécromancie. C’était d’ailleurs ce qui avait attisé la curiosité de Von Krolock lorsque Clarimonde lui avait fait état d’un nécromant rentré sur son territoire et qui passait de longues heures à parler avec un crâne qui ne quittait jamais ses mains. Amar Ben Shaytan fit donc délicieusement connaissance avec le seigneur local et fût plus que jamais impressionné par l’intellect de la personne qu’il avait en face de lui. Ils passèrent deux semaines entières à débattre et à philosopher toute la nuit durant. C’est aussi pour cette raison que Amar n’eut connaissance de l’attaque de Guzmann que le soir venu, lorsqu’il s’éveilla au même rythme que son protecteur et maintenant maître.
Il avait proposé séant son aide face à l’obscurantisme qui menaçait de submerger ce havre de paix et d’érudition. L’histoire ne se répéterait pas cette fois. Il ne laisserait pas comme par le passé des zélotes massacrer des érudits par simple superstition. Cette fois, il avait le pouvoir de s’y opposer ! Amar Ben Shaytan espérait par là même convaincre son seigneur de sa fidélité et ses bonnes intentions, pour avoir accès à sa bibliothèque gargantuesque qui aurait fait pâlir d’envie même les plus grands érudits d’Altdorf… Ou avoir le vertige au premier répurgateur venu, à la simple vue d’autant « d’hérésie » ! L’âme d’Hassan, qui l’affligeait à son insu, essaya de dissuader Amar car il voyait bien que sa supercherie pourrait être comprise par un sorcier aussi puissant que semblait l’être Von Krolock. Il voulait le voir s’éloigner de ce lieu pour garder l’emprise sur son ancien élève. Hassan ne savait dire si c’était la légendaire séduction vampirique ou simplement la personnalité du seigneur qui plaisait tant à Amar, mais il constatait bien qu’il se détournait déjà en partit de lui au profit de ce maudit Von Krolock…
N'écoutant que son cœur, le nécromant était donc allé s’atteler à la tâche de relever les morts de la bataille aux pieds des murs pour permettre aux fiers défenseurs locaux de continuer à protéger Waldsberg. Il avait vite remarqué une silhouette qui évoluait entre les cadavres, s’attardant de l’un à l’autre. Amar n’avait pas affaire à une pauvre créature se nourrissant de charogne, mais bien pire : un détrousseur de cadavre ! Il avait horreur de la bassesse humaine, et il avait l’habitude de voir pareil être sans vergogne achever les blessés d’un combat plutôt que d’essayer de les sauver, juste pour leur prendre leurs bottes. Le nécromant s'était hâté de terminer son sortilège pour attraper ce malotru et le porter devant son nouveau seigneur afin de le laisser décider de son sort. Malheureusement trop vif pour les revenants, cette parodie de chevalier s’était enfuit sur son âne après s’être habillement débarrassé du premier mort à le prendre à parti. Amar s'était donc pressé d’aller faire son rapport au seigneur de Waldsberg, le larcin ne resterait certainement pas impuni…
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Walack approcha et émit un grognement approbateur à la vue des cohortes squelettes qu’avait déjà levé Amar Ben Shaytan. Le nécromant cru opportun de poser une question tandis qu’il avait l’attention du vampire :
- Est-il vrai que vous connaissez un nécrarque, un certain Wilburd ? Il me plairait beaucoup de converser avec un aussi puissant nécromant car voyez-v…
- Je l’ai tué, et il en ira de même pour toi si tu t’avises de suivre le même chemin que cette pourriture infâme ! Je ne veux plus entendre parler de lui.
- Ah, je… euh… Pardon monseigneur, je ne savais pas. J’ai cru comprendre certaines choses au cours de nos récentes conversations avec maître Von Krolock. Si j’avais su…
- Mais tu ne sais rien, mortel ! Maintenant tait-toi et contente toi de suivre mes instructions ! Tu n’es plus à Waldsberg autour d’un verre de vin fin pour discutailler avec mon maître. Nous sommes ici pour porter le fer et la mort à ces raclures. Nous lançons l’assaut sur la colonne de ces chiens d’humains dès que Morrslieb aura dépassé l’autre lune dans le ciel.
- Oui, euh, bien sire Walack. Je veux dire, « à vos ordres ».
Ecrit par Dellirium.

Durant le troisième scénario.
Amar Ben Shaytan gardait sa concentration pour servir au mieux Walack, sans pour autant savoir bien précisément les plans de celui-ci. Il ne partageait pas de lien mental avec lui comme avec ses pantins. Jusqu'ici, l'aide de l'esprit d'Hassan combiné au calme relatif octroyé par son escorte funeste lui faisant garder un contrôle parfait de ses

manœuvres ésotériques, mais pour combien de temps encore ? L'approche des combats n'était pas pour le détendre, d'autant qu'il distinguait un solide gaillard haranguer ses hommes d'un charisme remarquable après avoir dissipé à coups de son robuste bâton la magie qui animait les cadavres frais qu'il venait de lever. Encore un exemple que les choses rustres et primitives pouvaient venir à bout d'un savoir fin et délicat. Un vulgaire bâton venait à bout de dizaines d'années d'études ! Cet homme ne semblait pas impressionné et, même si à cette distance il ne comprenait pas ses mots étouffés par le fracas des affrontements proches, il lui semblait vaguement distinguer que le robuste bougre le désignait du bout de son arme, comme pour mieux diriger ses hommes vers sa nouvelle cible : lui-même... Son analyse fût interrompue lorsqu'une goule qui fuyait la ligne des combats détala et manqua le renverser dans sa course... Amar était loin d'être un stratège, mais si la foule de goule était déjà dispersée, cela ne semblait pas bon du tout ! Mais que faisait Walack !?
S'empressant de s'insinuer au sein de ses doutes et de ses craintes, l'esprit d'Hassan commença à lui susurrer de fuir ce combat qui n'était pas le sien, pour des êtres qui n'avaient que faire de lui. Ils allaient le sacrifier pour servir leurs propres buts et la vie éternelle échapperait à Amar, alors que lui, son ancien et généreux maître, le faisait progresser sur le chemin de cette quête ultime...
Amar marqua une hésitation, espérant que Walack allait bientôt révéler la justesse de son plan face à ces dévots fous furieux...
Ecrit par Dellirium.



Six Jours après l'assaut sur le forteresse du Comte
C’est vers le sixième jour suivant l’assaut du château du comte qu’il obtint des informations plus pertinentes que les habituels témoignages d’attaques de monstres fréquents en Sylvanie. Séjournant alors dans un relais de poste, il tomba sur deux cavaliers, visiblement des étrangers à la région. Ceux-ci s’arrêtaient pour se reposer après une longue journée le galopades à pleine vitesse. Ils avaient pour mission d’apporter des nouvelles à Guzzman : une embuscade avait été tendue le soir même après l’attaque de la forteresse, sur une colonne des renforts envoyés à son secours. Cette attaque sournoise avait été déjouée avec brio par le chef des renforts, un prêtre dénommé Akop. Mais plus inquiétant, cette fois des morts-vivants avait été vus. Et en grand nombre ! D’après le témoignage des deux cavaliers fatigués, les monstres étaient sortis des bois en masse, à la lueur de la lune, menés par un vampire ! Il paraîtrait même que des flagellants auraient abattu le général au sang froid d’un pieu dans le cœur.
Deux batailles en moins de vingt-quatre heure. Décidément, les Comtes d’autrefois étaient de retour et n’étaient pas le fruit de l’imagination fertile des adorateurs du Premier Empereur. La guerre qui se préparait était d’une ampleur bien plus grande que ce dont Von Egondorf se doutait. Tous les doutes de celui-ci concernant l’absence de canines dans la région s’envolèrent immédiatement. Il retrouva la motivation de se battre et se dit alors qu’il était temps d’arrêter d’enquêter. Comme il fallait bien commencer par quelque part, Daniel s’enquit auprès des deux messagers de l’emplacement exact de l’embuscade, sur une route le long d’une grande rivière locale. Ce n’est pas qu’il n’avait pas confiance en la ferveur et l’efficacité des troupes d’Akop (en fait, si), mais il savait qu’après chaque bataille contre la non-vie, il restait toujours quelques abominations errantes et les armées en mouvement constant prenaient rarement le temps de s’arrêter pour faire complètement le ménage.
Dès l’aube, Von Egondorf accueilli le retour de Diet avec joie, son compagnon tant aimé. Il prit cela comme un signe, loua un cheval et débuta immédiatement sa quête à la recherche d’éventuelles créatures à renvoyer dans les Jardins de Morr.
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Lors de l’affrontement désastreux sous les murs de la sombre forteresse du Comte, Daniel n’avait alors vu que des mortels, des paysans très remontés qui accomplissaient leur devoir en défendant leur seigneur attaqué. Ce que tout tout paysan loyal devrait faire, en somme. Il se posait finalement des questions : ses doutes sur la corruption du Comte était-ils bien justifiés ? Cette attaque des gogos de Sigmar n’était-elle pas juste issue de la paranoïa du Grand Théogoniste ? Certes, les guerriers au teint pâle qu’il avait aperçu et qui se battaient bien avaient eu l’air louche à ses yeux. Mais bon, la Sylvanie était une contrée sombre où la lumière du jour ne se montrait que rarement. Peut-être que les habitants locaux s’étaient vu changer naturellement, tel les hommes des Terres du Sud dont le teint avait foncé pour s’adapter au soleil féroce ? Le Garde Noir continua malgré tout à enquêter, en attendant le retour de Diet, son corbeau porteur de missives. Il lui fallait envoyer le rapport le plus complet possible au Diacre Chuchoteur.
Ecrit par Litrik.

Daniel touchait au but. Il entendait déjà qu’il s’approchait du cours d’eau qu’on lui avait décrit. En pleine nuit, le rugissement des flots était la seule chose qui s’entendait plus fort que le vent en ce sinistre lieu. Volant au dessus de son maître, Diet se mit à croasser, ce qui indiquait qu’il était méfiant et qu’il donnait un avertissement. Averti par son familier, le chevalier passa au petit trot et commença à scruter les environs. Il fit bien, car à peine après quelques secondes il entendit un hurlement de loup très proche.
Une meute sortit presque immédiatement du couvert des bois pour attaquer le voyageur et il ne pu attraper qu’au dernier moment sa faux. D’un mouvement ample, il coupa en deux la première des bêtes qui s’approcha . Les créatures avaient une lueur verdâtre dans les yeux, une teinte surnaturelle comme si
Douze jours près l’assaut sur la forteresse du Comte.

elles étaient contrôlées par quelques maléfices. Ce fut comme si la meute entière était animée d’une conscience de groupe et chacun des canidés envoûtés se coordonna avec les autres dans un balais macabre pour s’en prendre au guerrier. Les terribles monstres, d’une rapidité surnaturelle, attaquaient par deux à la fois. Le chevalier fut contraint d’alterner tantôt des phases de galop effrénée pour fuir les crocs acérés, tantôt de grands gestes circulaires défensifs pour dissuader les loups qui parvenaient quand même à le rattraper. Il en tua un, puis deux, puis trois, et ainsi de suite. Daniel commençait à fatiguer quand il se rendit compte que la meute perdait de sa combativité. Soudainement, la lugubre teinte verte qui réfléchissait dans la bave des molosses disparut. Perdant soudainement leur cohésion, les bêtes semblèrent comme perdues et restèrent figées sur place. Daniel en décapita une, les autres s’enfuirent alors aussitôt dans la forêt sans demander leur reste. Diet se posa sur la croupe du cheval, et lâcha un croassement de soulagement.
Le chevalier fut enfin rattrapé par la douleur. Pendant la lutte, sa plaie au bras s’était un peu rouverte sous la tension de l’effort et du sang perlaient à travers sa manche. Il marmonna une prière à l’intention de son dieu. L’hémorragie était faible, mais il fallait tout de même s’en occuper. Il rangea son arme et appliqua un point de compression avec sa main libre pour éviter que le sang ne s’écoule trop vite, puis continua son chemin vers le lieu de l’embuscade.
Daniel trouva l’endroit facilement. La clairière bordant un large torrent correspondait parfaitement à la description qui lui avait été donnée. Parsemés ça et là, il pouvait voir des piles de cadavres calcinés, sans doute entassés à la va-vite par les hommes d’Akop puis brûlés pour ne pas qu’ils puissent se relever plus tard. Un travail d’amateur, tout n’avait pas brûlé et quelques dépouilles sanguinolentes dépassaient des piles macabres, portant des traces de déchirures causées par des dents. Prudent, le disciple de Morr descendit de sa monture et examina les morsures. C’était des dents humaines qui avaient causé ces marques. Définitivement, il avait bien fait de revenir visiter les lieux pour faire le ménage. La zone était probablement infestée de goules.
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Ecrit par Litrik.

Daniel traqua les goules en suivant leur piste dans la forêt pendant quelques jours, se dirigeant vers les montagnes. Les monstres anthropophages n’étaient pas très durs à trouver, ils laissaient derrière eux des empruntes de pieds nus non dissimulées mais surtout des ossements rongés issus de leurs repas successifs. Le champion de Morr n’en avait jamais vu s’éloigner autant des cimetières ou cryptes antiques où elles élisaient habituellement domicile. Il savait qu’elles parcouraient parfois les terres de l’Empire lorsqu’un nécromancien levait ses armées. Le plus étrange, c’était que dans ces cas là, les goules avaient tendance à se déplacer groupées, en groupes familiaux primitifs ou en tribus, hors il avait trouvé sur son chemin des spécimens isolés,
Quinze jours près l’assaut sur la forteresse du Comte.
qu’il avait vite passé au fil de sa lame. Ces créatures semblaient patrouiller, ou surveiller les environs, un comportement plutôt inhabituel.
Quoi qu’il en soit, le pisteur stoppait sa monture. Le jour se levait et il estima avoir enfin trouvé un endroit convenable pour dormir : il était en effet exténué et tenait à peine debout. Sa traque l’avait poussé à négliger son alimentation et son sommeil. Maintenant qu’il se sentait toucher au but, il devait se remettre en forme pour pouvoir affronter tout un nid de cannibales nécrophages seul. Il descendit de sa monture et entrepris de monter un campement et de sécuriser le périmètre.
Daniel dormit pendant quatre bonnes heures sur ses bonnes oreilles, rassuré et confiant en Diet qui était dressé pour l’avertir du moindre danger mais aussi conscient qu'en Sylvanie, se reposer de jour était plus sûr que de le faire la nuit. Mais soudain il se réveilla, non pas à cause d'un de ses pièges ou par son corbeau, mais à cause de bruits de combats lointain. Bondissant sur ses deux pieds, il mit son masque en forme de crâne, pour protéger son visage du vent mordant et dégaina son épée courte dans la main pour se défendre rapidement en cas d’attaque surprise. Laissant son cheval attaché près de son feu de camp, il parti en quête de la source du vacarme.
Ses bottes d’un cuir de haute qualité étaient étanches mais le bas de son pantalon était trempé de boue froide à force de marcher dans des flaques de neige fondue. Après quelques minutes de recherche dans les fougère mortes recouvertes de givre, il trouva enfin l’affrontement bruyant. Se cachant derrière un buisson vivace qui avait gardé sa verdure malgré le froid mordant de l’hiver, il s’assura d’être bien dissimulé par le feuillage. Puis il plissa les yeux pour essayer d’en savoir plus sur l’avancée des combats qui lui semblaient déjà bien avancés. Le disciple de Morr était aux premières loges pour admirer une troupe de flagellants se défendre furieusement de l’assaut d’une horde de goules. Daniel eu un peu de mal à distinguer les dévots fanatiques, dépenaillés et hululant de haine, des mutants dégénérés vociférants. Au moins les ouailles du culte du Maître des Défunts étaient civilisés, pas comme ces imbéciles du Dieu au Marteau. La furie bilatérale semblait donner l’avantage aux goules et les sigmarites étaient bien peu nombreux. C’est alors que le chevalier se dit qu’il était de son devoir de protéger des hommes de l’Empire, aussi fous soient-ils, et même si ils ne partageaient pas sa foi. Il s’élança, épée à la main et embrocha la première goule qui s’interposa sur son chemin.
A ce moment ce fut le chaos. Immédiatement trois autre goules se précipitèrent sur lui. La première bondit comme un félin et il l’esquiva, le monstre lui passant au dessus de la tête pour aller s’écraser lourdement derrière. Daniel ajusta un coup de botte bien placé dans le genoux de la seconde au moment où celle-ci tentait de l’assommer avec un tibia de bœuf fendu. La créature puante s’effondra à ses pieds en tenant sa jambe pliée dans un angle anormal. La troisième fut plus rapide et parvint à empoigner le chevalier. Les griffes rayèrent l’armure en crissant comme l’anthropophage essayait d’atteindre la gorge avec ses dents, s’ensuivit une danse macabre qui se termina lorsque l’épée courte pénétra les côtes du mutant pour finalement sectionner sa colonne vertébrale. Soudain, le guerrier senti une vive douleur dans son mollet, la première goule avait rampé pour le mordre. Alors que le sang commençait à perler, Diet plongea du ciel et creva les yeux de l’horrible bête.

Les flagellants, pris dans une espèce de transe guerrière maladroite, réalisèrent à peine l’arrivée de Daniel. Il ne semblaient pas être de très bon combattants, ni même de très bon coéquipiers. D’ailleurs, après avoir massacré une goule de plus, celui-ci failli bien se faire assommer par un bâton clouté qui siffla juste au dessus de son chapeau, arrachant quelques plumes. Plusieurs fois il se demanda si les fouets, les massues et autre objets contondants qu’il esquivait ne lui était pas directement adressés mais il semblait plutôt que ces dingues les agitaient dans tous les sens sans se soucier de si ils allaient se toucher eux-même, un ennemi ou un allié.
Finalement au bout d’une dizaine de goules éliminée et quelques blessures légères, le combat cessa. Les cannibales pourtant encore nombreux, refluèrent tous dans la même direction et il ne resta plus dans la clairière que des humains ordinaires et sains, pour peu que les flagellants puissent être considérés comme sains. Un des fous du Dieu du Marteau, qui ne voulait pas redescendre de son trip guerrier, continua à faire tournoyer autour de lui sa grande matraque de fortune taillée dans un soc de charrue avant de perdre le contrôle de son équilibre et d’aller se crasher dans un arbre. L’impact contre le bois le tua net et le chevalier pensa aux témoignages qu’il avait lu sur les gobelins qui faisaient de même avec de gros boulets d’acier. Daniel parla pour lui-même :
« Sans doute ces goules retournent-elles à leur nid, elles devaient sans doute le défendre, c’est pour ça qu’elles étaient si
nombreuses. Ça veut dire que ce satané trou à rat ne doit plus être très loin maintenant. »
Un des fanatiques Sigmarites s’approcha de Daniel. On aurait dit qu’il était plus sage que les autres, mais dès qu’il fut assez proche pour que le Garde Noir puisse voir ses yeux, la folie qui s’en dégageait devenait plus qu’évidente.
« Qui es-tu, chevalier ? Nous apportes-tu un message de Sigmar ?
-Non. Vous êtes le chef de cette bande ?
-Réponds d’abord à MA question. Qui es-tu ?
-Je suis Daniel Von Egondorf. Je viens pour chasser la non-vie de cette terre maudite.
-Tu es un partisan de notre glorieuse croisade contre le mal de notre Divin Sigmar ?
-Non, je suis un Garde Noir de Morr. »
Il y eu alors un silence terrible pendant que le sigmarite réfléchissait. Quand soudain, il se mit à hurler.
« UN HERETIQUE ! A MORT !
-Mais vous êtes dingues ? Mon intervention vous ai sauvé la vie et je... »
Daniel ne pu finir sa phrase car les zélotes étaient sur lui en une poignée de seconde. Jetant son épée à terre, il se saisit de sa faux et fit de grands mouvements défensifs. Semblant ne se soucier ni de leur propre vie, ni de celle de leurs camarades, les flagellants se jetaient sur lui dans le but visible de le démembrer. Quelques-uns succombèrent très vite sous la longue lame courbe mais il était impossible de stopper des ennemis qui venaient de partout en même temps. Combattre des loups funestes ou des goules, il y était formé, mais les vivants étaient imprévisibles surtout si ils étaient fous. L’un des déments maniait un fléau composé d’une petite boule de métal grossièrement reliée à un manche épais par une longue chaîne. Il projeta son ustensile en avant, la boule ne toucha heureusement rien mais la chaîne vint s’enrouler autour d’un des bras du Garde Noir, le faisant perdre l’équilibre. Alors que ce dernier heurtait le sol, il eu juste le temps de voir sa faux se ficher profondément dans la poitrine d’un adversaire avant de la lâcher. D’autres dingues hurlèrent de triomphe en se fouettant avec les martinets à pointes, avant de fondre sur leur proie pour tenter de l’achever. Daniel senti soudainement son bras entravé par la chaîne craquer quand une vieille cloche utilisée en guise de masse le percuta.
« Non ! Pas maintenant ! Hors de question que je me laisse avoir par des tarés comme vous ! »
Poussé par son instinct de survie, il attrapa son arme de l’ultime recours, le pistolet accroché à sa ceinture. Il visa le propriétaire de l’arme qui lui entravait le bras et tira. Le vacarme et la fumée semblèrent légèrement perturber les flagellants pendant un instant et ce fut juste le temps dont le Garde Noir eu besoin. Il tira un grand coup avec son bras pour arracher des mains à son assaillant décédé le manche du fléau qui le gênait et fit voltiger le bout de bois au dessus de lui, l’envoyant percuter le reste des pleutres qui osaient attaquer un homme désarmé et à terre. Daniel hurla car utiliser un bras cassé pour se battre était terriblement douloureux, mais il tira une certaine satisfaction malsaine lorsqu’il vit un flagellant se faire démettre la mâchoire et un autre perdre son œil à l’impact du manche. Profitant de l’élan que lui avait donné le mouvement, il se releva aussitôt en donnant un coup de boule au premier visage qui se présenta devant lui. Si le front du chevalier était protégé par son masque, il n’en était rien pour les dents qu’il percuta. Le craquement infâme qui résonna augura le reste du combat. Équipé d’armes de fortune volées à ses tortionnaires, le chevalier blessé mis hors d’état de nuire un par un les aliénés furieux, vu qu’ils ne semblaient pas vouloir fuir.
Épuisé, blessé à de multiples endroits, découragé dans sa quête par sa mésaventure, Daniel ramassa ses armes et retourna à son campement en boitant et se tenant le bras en écharpe. Il entreprit de se soigner sommairement, grimaçant en versant de l’alcool fort sur ses plaies. C’était là une tradition des Gardes Noirs, qui pensaient que cela évitaient les fièvres. Comme recoudre prendrait trop de temps, il posa directement des bandages. Ensuite il prépara une bombe à l’aide d’une mèche et du petit tonnelet qui servait de réserve de poudre pour de son pistolet, comme on lui avait apprit à la commanderie à Luccini. Il avait un travail à finir.
Une bonne demie heure après, il continua de suivre la piste des goules depuis le dos de son cheval pour éviter de marcher. Un travail on ne peut plus simple, car un troupeau de plus d’une dizaine d’individus laissait des traces évidentes. Il trouva une gigantesque souche d’arbre, dont les racines formaient l’entrée d’un large et profond terrier, dont les ténèbres empêchait de sonder la profondeur. Des lueurs ressemblant à des yeux de chat semblaient le scruter depuis les profondeurs, le défiant d’entrer dans un dédale où il ne pouvait vaincre. Le nid était là.
Le chevalier attrapa son pistolet non chargé et appuya sur la détente pour faire claquer le silex, dans le but d’allumer la mèche de sa bombe. Une fois l’extrémité rougeoyante et crépitante, il lança le dispositif dans les entrailles de la terre. Quelques secondes plus tard, une puissante détonation se fit entendre. La lumière de l’explosion révéla les goules qui se tapissait dans l’ombre une seconde auparavant, la peur se lut sur leurs visage. Le sol trembla. L’humus meuble dans lequel était creusé le nid s’affaissa soudainement et ont eu l’impression que tout le périmètre s’effondrait de quelques mètres.
Daniel n’avait pas attendu que le sol devienne instable sous les sabots de sa monture et quittait déjà les lieux.
« Mission accomplie », prononça-t-il pour lui même, d’une voix lasse.
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Ecrit par Litrik.

Quelques temps après le troisième scénario.
Un autre homme sortit d'un fourré, il était armé d'une épée rouillée et d'un bouclier, comme armure, il portait un bout de métal sur le torse, l'autre reconnut immédiatement l'origine de l'armure, une armure orque, comme casque, il portait un crâne de loup.
- Rien, j'ai juste marché sur un crâne et.....
Un son, comme un appel à l'aide, très faible, attira l'attention des deux hommes, ils contournèrent un buisson duquel venait cette plainte.
- Tiens tiens mais qu'avons nous là?
Au sol gisait un des Sangliers d'Egling, il avait une jambe enroulée maladroitement avec un morceau de tissu, le sanglier, les voyant arriver pris son épée et tenta vainement de repousser les deux hommes, sans espoir. Le premier homme le désarma aisément le soldat.
- Viens là petit, on va t'apporter au maître et après on verra ce qu'on fait de toi...."
Ecrit par ChaosDivine.

CRAC
- Et zut...
Un homme marchait au milieu d'une forêt, il venait de marcher sur un os (un crâne précisement)
- Ya quoi? demanda une autre voix

Quelques nuits après le troisième scénario.
L’acier fouetta l’air, terrassant une menace illusoire dans le dos du guerrier. L’épée bâtarde restait pourtant tendue à bout de bras sans le moindre frémissement, le regard de son porteur alerte mais serein. Les yeux rouges aux pupilles jaunes scrutaient les ténèbres familières environnantes, y voyant comme un humain en plein jour, si ce n’était plus… Une voix charmante s’échappa des fourrés sans pourtant parvenir à être parfaitement localisée.
- C’est ainsi que l’on salue une sœur d’arme ? Ou plutôt devrais-je dire une ancienne…
- Que me veux-tu, espionne ? gronda l’imposante silhouette, toujours en garde.
Clarimonde apparu soudain, semblant se matérialiser sous les yeux de son interlocuteur qui s’agaçait de ne pas l’avoir repéré complètement par ses propres moyens. Ses sens de vampire ne l’avaient pas laissé pour autant se faire berner complètement, aussi ne quittait-il pas sa posture martiale avant de mieux savoir la raison de cette rencontre…

- Notre maître m’envoie te souhaiter bonne route. Il fait encore une fois preuve de plus de sagacité que nous autres qui désapprouvons ta désertion. Il voulait te prévenir qu’à ses yeux, tu resteras son second qui aura toujours sa place à ses côtés, mais il te connaît et respecte ton choix.
- Hmm je vois, grommela Wallack, une partie du poids de son déshonneur lavé par les mots rapportés de son ancien maître.
Sachant qu’elle et lui partageaient au moins le même degré de respect envers Von Krolock, Wallack tournait déjà le dos à la maîtresse espionne pour continuer sa route, sachant maintenant qu’elle ne s’en prendrait pas à lui.
- Je sais que tu n’est pas qu’une brute épaisse, Wallack. Alors si l’envie t’en prenait de mener la vie dure à quelques-uns de ces stupides mortels en chemin pour réduire en cendre ton ancien foyer, on t’en seraient tous grée. On va risquer notre peau pour protéger ce que l’on a bâti, nous…
Dans un cri bestial, la lame du colosse partit en sifflant là où se tenait la gorge de Clarimonde un instant plus tôt. Elle s’attendait à pareille réaction en attisant la culpabilité de Wallack. D’une pirouette habile, la vampire esquiva mais déjà l’épée refaisait un mouvement de balancier rageur vers ses jambes. Effaçant ses appuis face à l’assaut pour encore l’esquiver, elle se retrouva obligée de parer une troisième passe d’arme fulgurante qui la cueilli en plein déséquilibre. En un instant, ses lames apparurent dans ses mains comme par magie pour bloquer, mais elle fût propulsée par la force titanesque du coup. Clarimonde se réceptionna quelques mètres plus loin, après avoir profité de l’inertie de l’échange pour se désengager. Elle toisa d’un air provocateur son interlocuteur pour mieux camoufler son malaise face à sa suprématie martiale. La blessure d’orgueil qu’elle venait d’administrer à Wallack n’était pas trop cuisante, aussi retrouvait-il déjà son sang-froid et ne poursuivait pas ses assauts.
- Fais bien attention à tes mots, Clarimonde ! D’autres ont vu leur existence s’achever par ma lame pour moins que cela. Notre maître a parlé, je suis libre de mon destin…
Mais déjà la maîtresse espionne se détournait pour prendre congé de lui, lui répondant à la cantonade tandis qu’elle s’enfonçait dans la nuit.
- Mais oui, toi seul décide de ton destin, nous le savons tous…
Wallack pouvait entendre le glissement subtil de Clarimonde dans l’environnement où elle se fondait déjà, lui tournant le dos, mais il ne pouvait distinguer le sourire narquois qui se dessinait sur son beau visage. S’il avait fait sienne la maîtrise martiale, elle, de son côté, maniait les mots avec une précision chirurgicale. Une fois entendus, ils ne pouvaient plus être ignorés, traçant leur route dans l'esprit telle une lame de fond...
Ecrit par Dellirium.

Quelques jours après le troisième scénario.

Alors qu'il marchait dans un bois verdoyant, le chevalier entendit une chute d'eau. Curieux, il s'approcha du bruit et au détour d'un rocher d'un gris parfait, il vit un lieu féerique, une chute d'eau alimentait un lac. L'eau était si pure que l'on pouvait voir le moindre détails au fond du lac... et au milieu de ce lac se tenait une magnifique créature.
Une femme avec la chevelure d'or et la peau d'un blanc comparable à l'émail des dents. Paulin était abasourdit par la créature, sous son charme il contempla la femme nager.
Alors qu'il pensait être caché celle-ci le remarqua, d'abord effrayée, elle fit soudainement volte face et s'approcha du chevalier.
Le chevalier commença à tendre sa main mais la fraction de seconde suivante un poids lourd écrasa Paulin....
Le chevalier se réveilla en sursaut, et comprit que son rêve venait d'être interrompu quand en ouvrant les yeux il vit un monstre effondré sur lui. Il tira la dague de son fourreau pour tenter de ce débattre mais la créature était déjà morte, une flèche logée dans son crâne.
Paulin ce dégagea en vitesse, mais une douleur le frappa à la hanche. En baissant les yeux il vit qu'il saignait, les ongles de la bêtes avaient dû l'atteindre.
Paulin se redressa et regarda autour de lui pourquoi la bête avait péri de cette manière.
Le bretonnien aperçu un homme affalé contre un arbre, assez jeune, il semblait plus petit et frêle que le chevalier, l'homme avait un arc et un carquois mais il ressemblait peu à un soldat, sa tenue était sale et peu onéreuse. Paulin s'approcha de l'homme :
- " Bonjour mon brave, es-tu l'archer qui m'a sauvé la vie ?"
- " Bien sur m'sieur, j'allais pas vous laisser tuer par une de ces goules."
- " Par la Dame du Lac je te remercie, peut être pourrais-je t'offrir de devenir mon écuyer et me suivre, que fais-tu comme noble travail ? "
- " J'suis éleveur dans ces terres, comme mon père et mon grand-père avant, dis moi ce que je pourrais gagner à te suivre ? "
- " Nous allons écrire notre légende petit, et lorsque nous aurons écrit assez de pages, nous retournerons chez moi, et le duc nous fera seigneurs et nous aurons terres et château, nous allons parcourir ce monde et sauver la veuve et l'orphelin. Tu n'es pas l'aîné de ta fratrie, ton legs ne sera pas conséquent, mon partie est beaucoup plus intéressant."
Le jeune homme alla s'asseoir plus loin, et après de longues minutes revînt vers le chevalier.
- " Je veux bien te suivre mais d'abord passons chez moi, je dois en parler à mon père et soigner ta blessure "
Le duo partit, Paulin tout de même juché sur sa frêle monture. Il appris que l'homme s'appelait Karl Wolfhenson et habitait dans un petit village des environs.
Arrivé à la modeste ferme, il fit connaissance de la famille.
Durant plusieurs jours, il fut accueillit et en échange Paulin fit quelques courses, son destrier, plus proche de l'âne que du cheval de guerre fut utile. Grâce à cela, le chevalier avait put reprendre des forces et convaincu le père de laisser partir son fils.
Un soir, dans une taverne, il entendit parler d'une embuscade récente qui avait fait de nombreuses victimes, des richesses qu'il ne pourrait pas avoir mais surtout que le Comte allais affronter des zélotes de l'Empire. Les hommes étaient fidèles à leur seigneur et étaient prêt à combattre à ses côtés. Paulin réussi a connaître le lieu de la bataille et avec son acolyte pris la direction du sinistre lieu...
Le soleil n'était pas venu de la mâtinée, les deux hommes avaient établi un camp de fortune et bientôt ils virent au loin les torches des hommes s'approcher. Cacher par la végétation, les deux armées ce faisaient face, l'ambiance était lourde, le carnage allait être total. Paulin se demandait s'il allait participer de quelconque manière à la bataille, seul comptait de s'enrichir pour le moment.
Ecrit par Gibsvance.

Avant la Bataille de Waldsberg

« Je vais y arriver… Par Sigmar je DOIS y arriver ! »
Frère Raymond marchait dans ces bois depuis des jours, des semaines peut-être. Il se repérait difficilement car la forêt était dense et lui cachait les étoiles et le soleil pendant des heures. De plus, ses blessures le forçaient à faire des pauses régulières.
Lorsqu’il arriva le long de cette rivière dont il avait oublié le nom, il n’eut pas longtemps à marcher pour trouver les restes d’une bataille. Il était arrivé trop tard…
Frère Raymonde senti le désespoir monter en lui. Il resterait ici jusqu’à sa mort, qui ne tarderait surement pas. S’il y avait eu des survivants à cette embuscade, ils étaient sans doute déjà loin.
« V’la c’qui reste de la bagarre les gars ! »
Frère Raymond se figea d’un coup. Cet accent, c’était celui des paysans du coin. Il se terra dans un buisson. Les hommes sortirent de plusieurs endroits. Ils semblaient chercher quelque chose.

Ecrit par Torcanam.

Voyant mon indécision devant le plat, le comte me demanda si je désirais un goutteur. Il fit venir un jeune homme grassouillet répondant au sobriquet de lardon selon son chef de régiment. Je fis donc gouter mes plats à ce jeune homme mais rien ne sembla être piégé.
Le comte ne fut pas des plus loquace, il me demanda simplement pourquoi l’empire c’était d’un coup intéressé à son petit domaine. Je réfléchi un instant. Mentir serait simple mais, il me semblait impossible que le comte ne sache pas, au moins en partie, la raison de l’expédition. Ce devait être un test. Au pire, cette information ne l’aiderait pas à vaincre la croisade bénie dont je faisais partie. Je lui dis donc tout ce que je savais. Il se contenta de sourire…
Jour 2 de détention
Le comte m’a donné une chambre de taille réduite et non un cachot… Mieux, il me fait travailler dans sa bibliothèque. Il m’a demandé de faire ceci lors d’un autre repas. Je me suis dit que cela pourrait m’aider à en apprendre plus sur la région, sa géographie et son histoire.
Le soldat lardon, qui s’appellerait Ludwig en réalité, me suis toujours, il me semble bien simple d’esprit. C’est bien, car cela indique que ce n’est pas un espion et même qu’il pourra peut-être revenir dans la lumière, je m’y attelle en tout cas ! Il n’avait jamais entendu parler de Sigmar ! Guère étonnant vu qu’il sert ici. Je lui ai vendu la parole de Sigmar comme un secret à garder, cela semble bien fonctionner.
Je dois tout de même faire attention, un garde carmin surveille mon travail et celui de lardon…
Jour 3 de détention
J’ai réussi à copier quelques informations intéressantes sur les alliés qu'a eu le comté durant son histoire. Je les ai dissimulées derrière une pierre de ma chambre que j’ai délogée du mur. Sigmar me regarde, je sais que ses connaissances sont importantes ! Toute connaissance est importante !
Jour 4 de détention
Lardon m’a demandé de lui montrer une illustration de baleine. J’étais surpris mais je suis parvenu à lui en trouver une. Il est devenu rouge et à même versé une larme. C’était apparemment un autre surnom qu’on lui donnait… Tant pis pour lui… Chaque connaissance est bonne à prendre même si elle ne fait pas plaisir. Avec un peu de chance, le fait que je l’appelle Ludwig et la méchanceté de ses compagnons d'are m’aidera d’autant plus à le faire rejoindre Sigmar.
Jour 5 de détention
Il l’a recousue ! Le comte à recousu l’oriflamme de Sigmar ! Je lui ai demandé la raison de son geste et il m’a juste dit « Quelque soit le seigneur que mes hommes servent, Sigmar devrait les préserver tant qu’ils se battent avec vaillance non ? ». Je suis sûr qu’il n’y croit pas… Mais je dois admettre que sa question théologique est très intéressante. Je vais y réfléchir.
Jour 6 de détention
J'ai trouvé un ouvrage étrange parlant de médecine. Il prétend pouvoir faire des miracles mais je pense que ce livre a dû être écrit par un charlatan. Ca demeure néanmoins curieux car le livre semblait presque caché... Enfin comme je dis tout savoir est bon à prendre... Il faudra que je test ça un jour tout de même. Je continue à chercher des informations pouvant servir l'empire.
Jour 7 de détention
J’appris que la dernière bataille se tiendra demain matin. Je servirai sans doute d’appât pour Guzmann. C’est pour ça que notre étendard a été réparé. Les renforts ont à peine dû arriver et la bataille est déjà menée. Guzmann n’a donc rien appris ! Le voilà encore se jeta directement au combat sans laisser ne fusse qu’un jour de repos à ces valeureux guerriers.
J’ai foi en Sigmar… Mais je crains que Guzmann oublie toute stratégie et soit emporté par sa ferveur…
Frère Raymond retenait son souffle. Faire le mort ne servirait à rien, les morts avaient déjà commencé à se décomposer. Il fallait prier Sigmar de ne pas être remarqué. Plusieurs minutes passèrent.
« Bon impossible de retrouver l’sieur Wallack. Ils ont dû emporter son corps pour le bruler après la rouste. On va dégager avant la nuit les gars ! »
« Ils ont gagné ! Sigmar soit béni !»
Frère Raymond rayonnait, il restait donc de l’espoir. Mais son sourire se figea en un instant. Une voie cria juste au-dessus de lui
« Hé les gars ! On a un p’tit colis pour M’sieur l’comte ! Ça va lui plaire ! »
Frère Raymond n’eut pas le temps de réagir avant que le coup violent sur le crâne ne l’assomme.
Cahier du Frère Raymond durant sa détention en Sylvanie
Jour 4 du Kaldezeit et premier jour de détention
Le comportement du comte Von Krolock est des plus étonnents.
Il a récompensé les chasseurs puis m’a fait couler un bain. J’ai ensuite été ensuite invité à manger avec lui le lendemain au soir. J’ai cru toute la journée qu’il voulait me torturer ou me menacer… Mais non. Le repas fut servi sans un bruit. Les servants semblant se demander ce qui allait se passer. Tout comme moi.

« Alors mon p’tit Lardon, je t’y prend à essayer de mettre la main au panier avec la vieille Birgitt à la vertu défraîchie ! »
Frère Raymond se retourne et toise le rustre personnage qui vient de faire irruption. Comprenant sa méprise sur le sexe de la personne engoncée dans sa robe de bure qui lui tournait le dos un instant auparavant, le sergent-chef poursuit :
« Comment tu t' appelles, sac à foutre ? »
« Frère Raymond, et je vous prierais de…»
« Mon cul ! A partir de maintenant tu t' appelles Rolf tout court, est-ce que ça te plait ce nom-là ? Y'a quand même un truc que tu vas pas tellement aimer Rolf, on te filera pas ton eau bénite et tes breloques pour aller officier ton culte à la con. »
« Mais que vous ai-je fait pour mériter tant de véhémence ? »
« Je suis vache mais je suis réglo, aucun sectarisme religieux ici ! Je n' ai rien contre les sigmerdeux ou les morriettes. Ici vous n'êtes tous que de vrais connards ! »
« Veuillez cesser, vous dis-je ! »
« Aller mes louloutes, fini la branlette, à vos brossettes ! Je veux que les latrines soient propres à y bouffer dedans, et que dame Isabella elle-même soit très très fière d’y venir pour s’assoir et y lâcher sa pêche ! »
« QUOI ?! Mais j… »
*sboum*

Ecrit par Dellirium.
Avant la Bataille de Waldsberg
Le son des bottes claquant sur le sol résonnait dans les couloirs du château Waldsberg, annonçant l’arrivée de quelqu’un à l’allure martiale. Frère Raymond remarqua une pointe d’appréhension sur le visage de Ludwig, qui l’avait habitué pourtant à un air béat et penaud en toutes circonstances. Ces hérétiques s’étaient peut-être finalement lassé de leur petit jeu de faux semblants, à l’accueillir tel un diplomate de haut rang, alors qu’il se savait être leur prisonnier. Peut-être allaient-ils finalement l’exécuter, comme il le craignait depuis les premiers instants de sa détention. Cela ne lui disais rien qui vaille…

Les muscles se détendirent. Les spadassins se redressèrent, certain ôtait déjà leurs casques.
Plus l'inaction pesait, plus les séances de manoeuvre du Capitaine devenait intense. Et cela faisait un moment que la compagnie s'empâtait dans ce patelin sans histoire.
"Maître, un messager est là. Un des Spadassins de Ramirez que vous avez engagé pour appuyer la croisade contre Walsberg, au nom des Von Walden et de Sigmar."
Le seigneur se leva et alla jusqu'à la fenêtre. On distinguait des lumières dans la cours.
"Ah, oui. Les Spadassins de Ramirez Les épéistes de renom. Un ajout de valeur à cette campagne. Il ne valent pas forcément les fameux Loups Carmins de ce bon Von Krolock, mais ils constituent un atout inattaquables dans l'armée de ce Guzzman. La Comtesse à bien du l'admettre, nous sommes de son côté contre le Monstre."
Le serviteur, courbé attendait. Son suzerain se retourna.
"Que veut il?"
Le serviteur, toujours genoux en terre laissa échapper un sourire
"Son capitaine s'inquiète de ne toujours pas avoir d'ordre de marche, ni de point de rendez vous alors que la campagne à déjà débuté depuis un moment. L'or versé arrive à son terme."
Le Maître fit un vague geste de la main.
"Dites lui que nous sommes désolés. Offrez lui un bon repas. Qu'il fasse savoir à son vaillant capitaine Estaliens que le sieur Guzzman as fait des difficultés pour accepter des mercenaires païens dans sa croisade et tardé à nous communiquer un point de ralliement, que aléas des coursiers ont fait le reste. D'ailleurs, félicitez le pour être parvenu jusqu'ici. Et dites lui que nous enverrons une compensation à son capitaine. De toute façon, il y as peu de chance que Guzzman nous contredise Maintenant."
"Bien Maître."
"Et excusez moi au près de lui de ne l'avoir reçu en personne. Il se doute bien qu'à cette heure avancée, comme tout les mortels, je dors."
Le Seigneur regarda son subordonné quitter la pièce. Il fit venir une chauve sourie à lui. Clarimonde était repartie il y as quelque jours déjà et il avait tout ses voeux à transmettre à un vieil ami aux prise avec une ambitieuse...
Avant la Bataille de Waldsberg, loin...

"Boucliers!"
L'ordre claquait dans de le petit matin, les hommes de Ramirez seraient les rangs. Se préparant au choc. Les muscles tendu, la sueur au font. Les mains serrées sur les poignées des épées. Le moment où deux régiment s'impactait était toujours le plus rude.
"Un pas en avant!"
Toute la formation avança d'un bloc. Les guerriers poussèrent un cri à l'unisson pour se donner du coeur au ventre. Utile face à des orques. Indispensable face aux non morts.
"Repos!"
Ecrit par Miles.


Pendant la Bataille de Waldsberg.
Perdu dans ses pensées, le Bretonnien fut surpris lorsque les premiers à bouger furent les morts-vivants. Comme un seul homme toute l’armée avançât, seuls les bruits des bouts d’armures s’entrechoquant laissaient imaginer que des centaines de morts se mettaient en marche.
En face l’armée Sigmarite avança beaucoup plus bruyamment. La bataille venait de commencer.
Paulin n’était pas loin de la bataille, toujours caché, il vit aussi les cavaliers panthères charger les squelettes, un frisson lui parcourut l’échine quand il put constater la puissance de ce corps de soldat d’élite.
À mesure que le combat avançait les morts s’empilaient mais aucune des deux lignes ne lâchaient prise. Le courage des hommes faisait face à la froide détermination des morts-vivants.
Paulin avait envie de se joindre à la bataille, affronter les dangers et pour une fois écrire sa légende. Accompagné de son écuyer, il voulait montrer que lui aussi pouvait prétendre être un vrai chevalier.
Le temps défilait et c’est vers la fin de la nuit que Paulin vit le combat qui allait le marquer à tout jamais. Deux hommes se faisaient face, un vampire et un homme panthère. Deux géants au milieu de la mêlé, le temps était suspendu lorsque les coups fusaient. La puissance face à la dextérité, la détermination face à l’expérience. Paulin fut ému de voir le respect que les duellistes étaient en train de créer durant leurs passes d’armes. Peu d’hommes pourraient se vanter d’avoir assisté à ce spectacle.
Lorsque le tumulte des armes se tut, Paulin regarda son compagnon et d’un geste de tête avança sur le champ de bataille. Sur les corps sans vie les deux hommes prirent de quoi vivre quelque temps sans problèmes.
Après la chasse plutôt fructueuse, Paulin prit le temps de s’asseoir et réalisa l’étendu du massacre, il fut pris de vertige et de nausée. L’air était vicié par la mort, la salive prenait un goût de sang. Dans les yeux des soldats, il vit que le courage ne les avait pas quittés lorsque la mort venait les prendre.
Paulin aurait voulu connaître la vie de chacun de ces hommes, pouvoir leur rendre hommage comme il se doit. Une chanson que l’on entendrait pendant des siècles partout dans les salles des plus grands châteaux comme dans les halles immenses des nains. Les paroles résonneraient de la bravoure et de la détermination de chacun d’entre eux.
Il fut tiré de ses songes lorsque des loups firent leurs apparitions, eux aussi voulaient profiter des restes de la bataille. Choses étonnantes certains semblaient déjà mort, Paulin n’eut pas le temps de réfléchir, un grand loup couru à sa rencontre. Karl se tenait derrière lui, il attrapa son arc et commença à armer son bras. Paulin vit dans cette situation l’occasion de montrer que lui aussi pouvaient triompher. D’un geste précis, il sortit son épée de son fourreau et d’un pas sûr planta l’épée profondément dans la bouche du prédateur. Le loup s’effondra, inerte, la meute en arrière s’échappa paniquée.
Paulin eut alors une révélation, et se tourna vers son écuyer :
« - Karl, mon cher écuyer, notre voyage ne fait que commencer, nous allons affronter le monde pour chanter à qui veut l’entendre cette terrible bataille. »
Alors que les hommes, du moins si l’on pouvait encore appeler cela des hommes, se faisait face la pluie se mit à redoubler de force. Seuls les hommes de Sigmar faisaient du bruit, probablement pour se rassurer. En face un silence sinistre régnait, l’air était lourd et lugubre, quelques humains encore bien vivants osaient troubler cette ambiance de mort. Au milieu de toutes ces choses, un homme gigantesque se tenait droit, tel le gardien millénaire d’une tombe antique, il interdisait l’accès aux machines de guerre. Personne ne pouvait être assez fou pour se confronter à ce guerrier, son armure rouge et son grand bouclier en faisait un mur tandis que son arme aussi grande qu’un trait de baliste laissait présager un destin funeste. Paulin frissonna de tout son long en voyant le géant, son compagnon était figé de peur, il n’avait probablement jamais vu de combat et celui-ci promettait d’être un baptême des plus violents.
Ecrit par Gibsvance.

Pendant la Bataille de Waldsberg.
La manière dont la bannière était tenue par Mestre Gahmuret traduisait bien l’inflexibilité du personnage. A aucun moment elle
ne traduisait le moindre relâchement de son porteur, toujours hissée droite et bien en vue de tous. Plus que l’allure vénérable du maître
d’arme, c’était l’aura qui émanait de lui qui saisissait au premier regard. Les piteux hallebardiers de l’empire l’avait bien démontré
d’ailleurs en refluant face au spectacle des Loups Carmins surgissant du bosquet. Mestre Gahmuret était fier de ses élèves, car en
réalité, tous ici étaient passés entre ses mains expertes pour recevoir un enseignement martial de premier ordre. Son caractère
méticuleux et l’expérience séculaire qu’il avait capitalisée en avait fait un individu très exigeant mais toutefois paternaliste. A l’inverse
des recrues du Sergent Hartmann, les recrues de Mestre Gahmuret lui vouaient un immense respect et une fidélité à toute épreuve. Peut-
être même encore plus qu’à Von Krolock, car que voulez-vous, il est des choses entre soldats qui ne s’explique pas et qu’il faut vivre dans
sa chair, sur le terrain, pour le ressentir. Chose que le comte, du fait de son rang et ses autres préoccupations, partage moins souvent que
leur maître d’armes.
Le bref contre-temps dû au reflux des lignes de l’empire ne saurait les préserver bien longtemps. S’ils pensaient pouvoir rivaliser en vitesse ou en endurance avec des vampires, alors ces suppôts de Sigmar comprendraient bien vite leur erreur… Mais ce bref flottement dans la ligne permit aux plus alertes de surprendre du coin de l’œil la chute de La Coline et l’écœurante folie humaine qui se déversa sur sa personne. Si les actes étaient révoltants, personne ne se laissa aller aux effusions d’émotions tandis que Von Krolock, tel un père aimant, laissait échapper tristement :
- Voyez comme ces mécréants osent porter atteinte à notre peuple, notre famille…
Les Loups Carmins répondirent à leur seigneur silencieusement, en prenant leurs appuis, prêts à charger.
Les hallebardiers sigmarites avaient réussi à refluer en bon ordre, mais à peine étaient-ils parvenu à se reformer pour faire face à l’ennemi qu’ils distinguaient le général adverse pointer son épée sur eux pour donner la charge. Avec une horreur indicible, ils ne purent que se résoudre à tenir les rangs, l’ennemi déjà sur eux avec une célérité surnaturelle qui dépassait l’entendement !
Tandis que la charge était donnée, les jeteurs de sorts s’évertuaient à soutenir les forces de Waldsberg pour prendre si possible un avantage décisif dans cette bataille acharnée, où fanatisme et maîtrise de soi s’affrontaient avec fracas. Tandis que le comte Von Krolock parvenait à reconstituer des squelettes à partir de leurs os éparpillés au sol par les combats précédents, il fût intrigué de voir la manœuvre ésotérique de sa garde du corps. Clarimonde fulminait intérieurement, une fureur glacée parcourant ses veines : ils s’en étaient pris au premier être qu’elle ait jamais aimé ! Comble du supplice auquel elle avait brièvement assisté au loin, ils s’en étaient pris à lui tandis qu’il était au sol, inoffensif comme un nouveau-né ! Loin de la déstabiliser, pareilles horreurs décuplèrent sa résolution à éradiquer ces lâches engeances jusqu’au dernier.
Tandis qu’elle allongeait d’amples foulées dans sa course, elle utilisa une pratique dangereuse mais prodigieuse qu’elle avait appris parmi des sectateurs de Tzeentch qu’elle avait infiltré il y a bien longtemps. Von Krolock, dont les prouesses magiques dominaient nettement celles de Clarimonde, fût décontenancé par les manipulations arcaniques de celle-ci. Elle détourna une infime portion des vents de magie qui tourbillonnaient alentours et commença ses imprécations magiques. Le comte, comprenant qu’elle entamait l’incantation des lames mentales d’Okkam avec une puissance insuffisante, se douta que Clarimonde avait un atout dans sa manche qu’elle s’apprêtait à jouer. Plutôt que d’assembler les vents de magie pour les mettre en phase avec son incantation, elle les façonnaient d’une bien étrange manière. Elle les forçait à se tasser de manière brute, qu’elle martelait de toute la force de son esprit, comme un forgeron s’y prendrait avec une ébauche de métal chauffée à blanc. Et tandis que le point culminant de l’incantation approchait, Von Krolock devenait soucieux car les imprécations magiques n’étaient pas en phase avec la puissance tumultueuse de la magie brute que tentait de façonner la maîtresse espionne. Les choses pouvaient à tout moment virer au drame pour elle comme pour ceux alentours… C’est alors que se produisit le phénomène craint par le comte : la structure des vents de magie que s’évertuait à marteler Clarimonde s’effondra… pour créer un véritable maelstrom d’énergie brut décuplé par une réaction en chaîne ! Von Krolock n’avait pas le temps d’intervenir, le grondement magique qui illuminait son troisième œil allait…
Tout s’enchaîna très vite. La déflagration magique percuta un écheveau très structuré qui servait visiblement de nasse à cette puissance brute. En plein combat et sans connaître cette manœuvre atypique, il n’avait pas distingué le filigrane qu’elle avait tissé de ses incantations autour de la portion brute de magie qu’elle avait modeler. Sa sagacité lui permit vite alors de comprendre, en même temps qu’il assistait au phénomène pour la première fois. L’écheveau servait de moule dans lequel la puissance brute se déversait comme on coule du métal en fusion en forge pour obtenir la forme souhaitée. La manœuvre était visiblement risquée car si l’écheveau incanté rompait sous la pression magique, c’en était fini du sorcier qui se retrouverait au cœur d’une véritable bombe arcanique d’une puissance prodigieuse. Mais visiblement, Clarimonde savait doser judicieusement cette manœuvre, quand bien même Von Krolock désapprouvait de tels risques pris à son insu. La réaction en chaîne était finie, l’écheveau stable et alimenté par la détonation magique. Les armes des guerriers d’élite devinrent alors troublent, des panaches de brumes suintant des lames saturées de la magie de l’ombre. La maîtresse espionne croisa le regard de son seigneur interloqué à ses côtés, et glissa par-dessus le bruit de la charge, un féroce sourire carnassier aux lèvres :
- Naubonum, c’était moi.
Le comte fût stupéfait par cette révélation, connectant tout de suite ce nom et les manœuvres ésotériques de l’instant au cas encore jusque là inexpliqué d’un cratère qui était apparu en lieu et place du moulin à aube de Naubonum, il y a fort longtemps. Rien n’avait subsisté de la bâtisse pourtant fort trapue qui jouxtait le cours d’eau connu sous le nom des Rapides Noires. Elle avait été remplacée par un profond cratère, noyé par les eaux qui semblait former une marre parfaitement ronde étrangement, sans laisser présager le cataclysme qui s’était produit en ce lieu. Les autorités dépêchées sur place avaient retrouvé un symbole de Tzeentch incrusté dans la roue à aube projetée cinquante coudées plus loin, en partie disloquée. Elles avaient conclu qu’un culte chaotique avait probablement échoué dans une manœuvre magique quelconque et s’étaient condamnés par la même occasion. Les enquêteurs s’étaient félicités entre eux que le sale boulot soit fait par les sectateurs eux même, bien ignorant que c’était l’issue de nombreuses semaines d’infiltration de la part de Clarimonde. C’était là qu’elle avait découvert cette technique magique et en avait compris tout de suite les implications dangereuses, qu’elle avait alors exploité au cours de la Geheimnisnacht où le culte s’était rassemblé pour procéder à un incantation majeure en groupe. Le dysfonctionnement d’un rituel d’une telle ampleur n’était pas passé inaperçu, c’est le moins que l’on puisse dire : des témoins affirmaient avoir ressenti le tremblement dans le sol jusqu’à Liechberg et même dans le comté de Waldsberg ! Ce coup de maître avait permis à Clarimonde d’éradiquer en une fois toute une branche de la Main Pourpre, qui se classe pourtant parmi les cultes les plus difficiles à déraciner à son palmarès.
Le temps des circonvolutions ésotériques fût vite révolu en atteignant les hallebardiers. Les prières à Sigmar s’étranglèrent dans les gorges des humains lorsqu’ils virent métal, os et chair se faire trancher indifféremment avec la même aisance face aux lames enchantées adverses. Les prouesses martiales de leurs adversaires les surclassaient en tous points et ils se faisaient abattre comme du bétail ! Clarimonde canalisait sa fureur glaciale dans un florilège de frappes chirurgicales éclaires qui peinaient à être suivies à l’œil nu. Aucun guerrier ne pouvait même envisager d’attaquer son seigneur, la garde du corps restant à l’affût du moindre intérêt porté sur son protégé. Elle évoluait avec une grâce qui éclipsait tous ses alliés pourtant loin d’être gauches. Von Krolock n’eut pas à détourner ou esquiver une seule lame de toute la mêlée, la charge l’emportant pourtant profondément dans les lignes ennemies. Preuve était encore faite de la valeur de Clarimonde au combat.
Mestre Gahmuret était tout aussi sobre que son élève modèle mais ne pâlissait pas devant la comparaison. Ses siècles d’expériences lui valaient de véritables dons pour évoluer au milieu du corps à corps et ce, malgré le lourd et encombrant étendard qu’il tenait toujours autant de manière inflexible. Il était un roc sur lequel les éléments rageurs de la bataille n’avaient pas d’emprise, abatant chaque adversaire en jamais plus d’une botte experte, exploitant toujours la moindre faille qu’il ne manquait jamais de voir. Il mettait un point d’honneur à s’appliquer à porter ses coups sans compter sur le soutient magique pourtant fascinant de Clarimonde car il savait ses capacité martiales suffisantes, tandis que la magie n’était jamais quelque chose sur laquelle on pouvait compter de manière fiable. Ce n’étaient pas le choix des Loups Carmins par contre, qui exploitèrent les vertus magiques de leurs armes de manière franche et directe. Ils comprirent vite qu’il n’était pas nécessaire de contourner la garde d’un adversaire lorsque l’on peut tout bonnement trancher l’arme et l’adversaire en un seul geste ample. Cette témérité couta la vie au seul homme de Waldsberg qui tomba dans ce combat : lorsque les Lames d’Okkam prirent fin et que le coup destiné à trancher le fer de la hallebarde pointé sur lui rebondi inefficacement sur le métal au lieu de passer au travers comme escompté. Le Loup Carmin, déstabilisé par le poids qu’il avait mis dans son coup, n’eut pas le temps de reprendre son équilibre malgré ses réflexes hors normes. S’il esquiva le premier fer de hallebarde qui fondit sur lui, il ne pût se soustraire au second hallebardier qui l’éventra d’un coup rageur.
Défiant l’entendement, les hallebardiers poussèrent des acclamations devant cette seule et unique victime, leur ferveur aveugle en Sigmar prenant le pas sur un jugement de la situation plus rationnelle. Pataugeant au milieu des corps démembrés de leurs camarades, les quatre derniers encore debout entamaient des chants cathartiques en l’honneur de leur dieu. Leur ardeur revenue, ils se mirent à agiter en tous sens leurs armes pour tenter de tenir en respect leurs némésis, appelant la vaillance de Sigmar à renforcer leur bras et leur détermination pour abattre l’ennemi impie. Quand bien même la manœuvre pouvait sembler désespérée et illusoire, elle n’en resta pas moins suffisante pour stopper l’élan de la charge des vampires et gagner un temps précieux qui allait faire défaut aux troupes du comte pour faire face à temps à une menace bien réelle et tangible : les chevaliers panthères !
Ecrit par Dellirium.



Après la Bataille de Waldsberg
« Répète moi ce que tu as dis ! » La terrible injonction poussée par le chevalier dans son armure résonna sous la tente de commandement des chevaliers panthères. Au fonds de la tente, le major assit sur un siège de fortune recevait les soins d’un mestre alors que plusieurs de ses compagnons formaient derrière lui un cercle intimidant. Sous leurs heaumes, tous leurs regards convergeaient vers le misérable gueux ligoté et qui ployait à genou sous la botte ferrée du frère Verle.
Le drôle, impressionné par son auditoire commença à geindre d’une voix éraillée :
« Ah, mes braves seigneurs, j’vous assure qu’il s’agit d’une d’une terrible méprise. Faut dire que j’me présente pas à vous dans les meilleures conditions. Jm’appelle Kurt Hoffman mes bons seigneurs, et j’suis scribe du bourgmestre de Strisburg. Parole ! j’peux même écrire mon nom pour le prouver ! Toute cette histoire n’est qu’un malentendu et je suis sûr que de grands et preux seigneurs comme vous comprendront vite la méprise ! ». Kurt tenta un vilain sourire pour quérir l’approbation de l’auditoire, mais les regards froids et durs des chevaliers lui firent baisser la tête.
« C’que j’veux vous dire, c’est que c’est ma belle sœur qui m’a demandé de retrouver mon frère. J’savais qu’il s’était engagé à Noailles, alors j’ai suivi le bataillon. L’frangin était pas facile à vivre, pour sûr, mais il aurait pas du quitter sa drôlesse pour l’armée. Mais quand j’ai su que les dragons s’étaient fait tailler en pièces, j’ai pleuré tout mon soul, j’vous le jure. Qu’est ce que j’allais bien pouvoir raconter à sa veuve ? Alors j’me suis souvenu qu’il avait eu comme dot un anneau d’or et j’me suis dit qu’elle serait au moins contente d’avoir ce souvenir de lui. »
Le frère Verle l’interrompit rageusement : « Alors comment explique-tu que l’on ait retrouvé cinq anneaux, deux colliers, et huit boucles d’oreilles dans ta besace ? »
« Bin c’tà dire que le frangin, il est pas parti seul. Y’a une dizaine de gars du village qui l’ont suivi. Alors comme j’étai sur place, j’me suis dis qui fallait en profiter pour ramener autant de souvenirs que possible au village. »
Le frère s’adressa directement au major qui grimaçait de douleur alors que l’une de ses plaies recommençait à saigner : « Il se fout de nous ! On l’a retrouvé avec deux comparses dans une ravine en train d’essayer d’enlever son armure au frère Orff. Et son gourdin était plein de sang et de touffes de cheveux ».
« Dame ! J’vais pas aller sur un champ de bataille en Sylvanie sans arme. Le sang et les touffes de poils, c’est contre les loups et les goules que j’ai fait collecte ! J’me bas comme vous contre les bêtes de la nuit ! »
Le major prit la parole : « Le mestre ici présent peut examiner tes armes. Il est fort savant et saura immédiatement s’il s’agit de poils de bêtes ou de cheveux humains ».
« Bon, j’dis pas. J’suis un bon sigmarite, et Sigmar nous a ordonné d’êtr miséri… miséroc…mis… Enfin, de pas laisser les gens souffrir quoi ! Et y’avait plein de bons gars qui me suppliaient de mettre fin à leurs souffrances. Là un brave type qu’avait déroulé ses boyaux sur plusieurs mètres, ou encore un pov gars à qui il manquait une jambe. Alors j’ai pris mon courage à deux mains, et j’ai décidé de les envoyer chez Morr pour qui goutent le vrai repos qu’y zont droit ! J’ai même dis la prière, parole ! »
« Il suffit ! Tu me fatigues ! » Tonna le major. « Mon premier réflexe serait de te faire pendre pour brigandage, mais je ne suis pas de ces juges sanguinaires. Nous serons vite fixés sur ta culpabilité. Frère Karl, aller quérir Dame Hilde ».
Le chevalier quitta la tente et revint 10 minutes plus tard en compagnie d’une petite femme portant une toge blanche. Kurt déglutit lorsqu’il reconnut sur sa bure le pendentif de Véréna.
La femme s’approcha de lui et sortit une longue aiguille avec laquelle elle piqua le suspect pour prélever quelques gouttes de sang. Puis, tenant fermement l’aiguille entre ses deux mains, elle entama une prière à voix basse devant le prévenu.
Au bout d’une minute, Kurt se mit à vomir violemment devant lui, éclaboussant la robe de la prêtresse et les bottes ferrées du frère Verle.
Hilde se releva : « La culpabilité de l’accusé ne fait aucun doute major. Il vomit actuellement le dégout que lui inspire son crime, c’est donc que crime il y a eu. »
Toujours à terre, Kurt convulsait et continuait de vomir des flots de bile sous le regard écœuré des chevaliers.
« D’ailleurs, ce ne doit pas être le seul crime que sa conscience rejette… ».
« Grand merci Dame Hilde. Nous le pendrons dès qu’il aura fini. Que Véréna soit louée ».


Ecrit par Skalde.

Vingt et un jours après l'assaut sur la Forteresse du Comte.
De la brume de condensation se formait devant le visage de Daniel et les gouttelettes d’eau en suspension se déposaient sur les arêtes de son masque, formant des petits stalactites en se figeant. L’air frais des contreforts des montagnes du Bord du Monde était redoutable et le chemin emprunté par le Chevalier l’était tout autant. Alors qu’il passait un col, les rocailles traîtresses avait manqué de le faire glisser dans le vide un bon nombre de fois mais fort heureusement, il avait su garder son équilibre. Le cheval qu’il avait loué, il avait dû le rendre à un autre relai postal, car le chemin devenait par endroits trop étroits pour qu’un animal de cette taille puisse marcher. Enfin le brouillard se leva et le Garde Noir pu observer le village dans la vallée, qui se dévoilait lentement.
« Enfin, une étape pour se reposer. On sera vraiment allé le chercher au bout du monde ce fichu canine. T’en pense quoi toi ? » Diet regarda son maître avec de la curiosité dans les yeux, mais on voyait bien qu’il ne comprenait pas un seul mot de ce qu’il disait, mais semblait comprendre ses sentiments.

« Je voyage seul depuis trop longtemps, bien sûr que tu ne va pas me répondre. T’es un oiseau ! » L'animal pencha la tête en poussant un croassement.
« Bon, on dirait que ce village est plus un gros camp de bûcherons qu’autre chose. On dirait que ces gens sont nomades ou de semi-sédentaires. On va suivre les conseils des sylvaniens et faire profil bas. »
Lors de son passage dans la dernière bourgade, avant que le terrain ne commence à grimper sérieusement, il avait été averti par l’aubergiste (si ce trou à rat pouvait être désigné comme une auberge) qu’au delà des limites du patelin, c’était les terres sauvages et que l’Empire s’arrêtait. Le pécore avait fait toutes sortes de symboles superstitieux avec ses mains, que Daniel n’avait pas vraiment compris. On lui avait expliqué que le massif s’appelait le Drakenhöhenzug et qu’il n’y vivait que les kozaky, un peuple hostile aux lois impériales qui était ‘’toujours fidèles au vieux Comte d’autrefois’’. Il avait semblé à Daniel que les évoquer faisait peur même aux sylvaniens déjà bien indépendants.
Le voyageur comprenait que si il était regardé avec méfiance dans les campagnes de la région, il serait sans doute tué à vue dans les montagnes si il faisait l’erreur de porter une armure aussi reconnaissable. Il entreprit donc de trouver un endroit plus large et stable sur le chemin pour retirer son attirail et se faire passer pour un marchand de passage ou un paysan. Il emballa soigneusement son armure, son masque et son chapeau dans son baluchon, cacha son épée et son pistolet sous son manteau et fit en sorte qu’on puisse confondre sa longue faux avec un vulgaire outil de travail des champs en l’enrubannant de tissu pour camoufler les fines gravures.
Après quelques heures de marche, il parvint finalement au village. Composé de bâtiments de taille modeste mais robuste, l’endroit tranchait nettement avec le reste de la région. Le torchis et la chaume laissait place aux rondins épais et aux ardoises. A peine avait-il fait quelques pas qu’il était déjà dévisagé par les habitants. Ces montagnards étaient larges d’épaules et même les femmes semblaient capables de tracter des charrettes pleines à elles seules. Il sentait les regards lourds de suspicions et de haine xénophobe sur son dos et cela le mis particulièrement mal à l’aise, bien qu’il essaya de ne pas trop le montrer. Il avança jusqu’à ce qui pouvait s’apparenter à une place, où se trouvait au centre un billot de bois tâché de sang séché dans lequel était planté une énorme hache aux allures sinistres.
Ecrit par Litrik.

Un géant à la mine effrayante, crête iroquoise sur le crâne, bouc hirsute sur le menton, fusillait Daniel du regard.
« Heu… Bonjour ! Melkior, c’est bien ça ?
-Tu veux quoi, l’étranger ?
-Et bien je… »
Daniel ne devait pas se louper. Il sentait que de ce qu’il allait dire dépendait de la suite de la mission, voir de la suite de sa vie. Vite, inventer un bobard. Ces personnes étaient toujours ‘’fidèles au vieux Comte d’autrefois’’ non ? Si il parvenait à savoir où est le dirigeant local, il tomberait à plus que certainement sur le vampire qu’il cherchait, il ne devait pas y en avoir des dizaines de canines dans le coin, non ? Depuis la mort de Mannfred, la région avait de toute manière été purgée, d’après les rapports officiel. Bon, vite, il fallait se lancer.
« Je suis un messager, je veux rencontrer votre seigneur afin de lui apporter des nouvelles d’une bataille au Comté de Waldsberg. »
Un silence de Morr s’abattit sur l’endroit et on ne pu soudain plus entendre que le vent glacial qui sifflait. L’espace d’un instant, le Garde Noir cru bien qu’il pouvait entendre les sourcils du dénommé Melkior se froncer tant ils semblaient menaçants. Il pensait que les gens du coin allait lui tomber sur le coin de la face et qu’il allait dans la minute finir sur le billot à quelques mètres. Mais le silence interminable fut brisé par la fillette.
« Le Seigneur Walack est dans son château, pour y aller il faut suivre ce chemin, là-bas. C’est à un jour de marche et personne n’y va jamais à part le Seigneur lui-même ! »
Furieux, Melkior fondit sur Katarina en quelques secondes et l’attrapa par l’arrière de son col avant de la jeter en direction d’une des maisons proches.
« Maintenant tu rentre ! Tu arrête de parler aux gens qui ne viennent pas d’ici ! »
La jeune fille se releva et couru dans la maison en sanglotant.
« Étranger, nous n’avons pas confiance en toi, notre Seigneur n’a pas besoin de messagers. Pars de notre village et ne reviens jamais ! »
Comprenant qu’il ne servait à rien d’insister, Daniel repris son chemin dans la direction indiquée par Katarina. Alors qu’il quittait l’endroit, il entendait les habitants parler de lui sans même chercher à baisser leur voix.
« Un messager ? Pour le Seigneur ? Et pourquoi pas un valet de chambre ? Quel imbécile celui-là.
-C’est pas grave, dans tous les cas si il est vraiment un messager important, tant mieux pour lui. Mais si il ment, il finira vidé de son sang comme tous les autres idiots. »
Vidé de son sang ? Sans aucun doute, il avait désormais la preuve que le seigneur en question était un vampire. Bien. Le Garde Noir marcha quelques minutes, le temps de sortir du village et de disparaître des regards indiscrets. Il ne pourrait pas se reposer dans un lit cette nuit, mais il avait obtenu la certitude que son voyage se terminait bientôt. Il renfila son matériel de guerre et entreprit de trouver un lieu pour dormir.
Alors qu’il arrivait sur un petit plateau pour installer une tente et allumer un feu, Daniel s’assura que la zone large d’une dizaine de mètres était facile à défendre, puis monta son campement. Il y avait même deux arbres et du bois mort qui traînait. Une aubaine, à défaut du confort il dormirait au chaud cette nuit. Le jour se coucha moins vite qu’ailleurs en Sylvanie, sans doute parce qu’il voyait l’horizon depuis un point en altitude et qu’il se trouvait en partie au dessus des éternels nuages qui obscurcissait le paysage. Pour la première fois depuis des mois, il voyait un beau coucher de soleil. C’était le moment idéal pour envoyer une lettre à sa hiérarchie. Il sortit son nécessaire d’écriture et se mit à la rédaction de son rapport.

« Je peux le toucher ? » Demanda une voix fluette avec un accent étrange
Daniel regarda derrière lui et vit qu’il avait été suivi discrètement par une fillette qui semblait intriguée par le corbeau qu’il avait sur l’épaule.
« Bien sûr ma petite » Dit alors le chevalier incognito en se mettant à genoux pour que l’enfant puisse caresser Diet, qui se laissa faire docilement.
« Katarina, éloigne toi de cet étranger ! » Une voix forte et déformée par un patois kislévite obscur gronda comme le tonnerre et immédiatement la jeune fille recula de quelques pas.
« Mais oncle Melkior, je voulais juste…
-Tu fais ce que je te dis de faire, file maintenant ! »

A l’attention du Diacre Chuchoteur de l’Ordre de la Couvée des Corbeaux.
Je suis désolé de ne pas avoir envoyé de rapport pendant un si long moment. J’ai beaucoup voyagé et Diet a mis un certain temps avant de me retrouver. J’ai enquêté longuement afin d’avoir des preuves de ce que j’avance avant de vous envoyer la moindre information. Après la bataille auquel j’avais pris part incognito au pied de la forteresse du Comte Von Krolock, j’ai pris connaissance d’une attaque qui se serait déroulée de manière presque simultanée sur la colonne de renforts qui était alors en chemin pour aider Guzmann. Avec la confirmation cette fois que des morts vivants y avait été vus en grand nombre et qu’un vampire était à leur tête !
Si par miracle les vivants ont gagné, je ne sais toujours pas comment ces imbéciles de sigmarites ont fait pour survivre à l’embuscade. Mais je savais aussi que les armées en croisade prennent rarement la peine de faire le ménage sérieusement derrière leur passage. Je me suis donc rendu sur les lieux une douzaine de jours après le grabuge et j’ai eu raison d’aller sur place. Je suis tombé sur des loups particulièrement agressifs dont le comportement semblait être dicté par de la magie noire. L’endroit était aussi infesté de goules au comportement inhabituel, qui semblaient surveiller les lieux consciencieusement plutôt que de s’adonner à leur habituelles débauches incestueuses et au cannibalisme à l’abri dans une vieille crypte.
Après avoir fait moi-même le ménage et détruit leur nid, j’ai continué mon chemin vers les montagnes. Je suis, au moment où je vous envoie cette missive, en train de grimper un massif appelé le Drakenhöhenzug. J’ai eu la confirmation claire et sans équivoque en écoutant les discussions de la population que le noble local est un canine, sans doute celui qui a mené l’embuscade avortée sur les laquais du Grand Théogoniste. Il serait nommé Valaque, un nom de ce genre là. L'accent des gens d'ici est vraiment dur à comprendre.
Je m’apprête à attaquer moi-même la demeure de la créature. Si vous n’avez plus de nouvelles de moi après cela, c’est que j’aurais échoué et qu’il faudra envoyer d’autres agents pour finir le travail… Ce que je n’espère pas, car je ne suis pas pressé de rejoindre les Jardins de notre bon Morr. J’ai encore des abominations à renvoyer dans la tombe ! Mais j’ai surtout entendu parler d’une brasserie naine, quelque part dans la région. J’aimerais boire une bière de qualité avant d’expirer une dernière fois, ça fait trop longtemps que la Sylvanie n’a à m’offrir que des boissons infectes. Je vous promet qu’à mon retour à Luccini je vous en ferait goûter, si bien sûr je survis à ma mission.
Votre Serviteur, Von Egondorf
Ecrit par Litrik.
Ecrit par Litrik.


Vingt deux jours après l'assaut sur la Forteresse du Comte.
Daniel avait marché pendant une journée entière pour tenter de trouver le château du Seigneur Walack, en vain. De plus la lueur du jour déclinait et il n’avait encore rien vu qui ne ressemble même de loin ou vaguement à une forteresse ou un donjon dans le paysage. Se sentant encore loin du but et un peu déprimé, le Garde Noir commençait à se demander si la jeune fille l’avait envoyé sur une mauvaise piste ou si il s’était perdu. Voilà maintenant des heures qu’il tentait de progresser alors que la route qu’il suivait avait disparu sous la végétation depuis longtemps comme si personne n’avait emprunté ce chemin régulièrement depuis des années, voir des centaines d’année. Il était dans une petite vallée d’altitude, un plat entre deux hauts pics. Dans un passé lointain cela avait dû être un col fréquenté mais c’était désormais laissé à l’abandon, recouvert de mousses et de conifères solides capables de survivre à un froid intense quasi permanent. Faisant une pause, il s’assit alors sur une vieille souche et retira sa botte pour se masser son pied gauche un peu gonflé comme qu’il s’était tordu la cheville sur un caillou retord.
« On dirait qu’on s’est bien fichu de moi. » ronchonna Daniel, se sentant très seul et vulnérable.
Il est vrai qu’en dehors du fait qu’il était à la recherche d’un vampire, le lieu pouvait très bien être l’endroit idéal où un griffon ou une vouivre pouvait nicher. Si pas un dragon, mais ces créatures étaient tellement rares dans l’Empire que le chevalier en doutait fortement. Les yeux dans le vague, faisant le point sur la situation, il posa son regard sur une grosse pierre. Une formation rocheuse étrangement régulière… Daniel remis sa chaussure et oublia soudain sa douleur pour observer de plus près la curiosité géologique. Ce n’était pas une simple roche d’affleurement, c’était un moellon taillé et posé là intentionnellement. Après examen de la zone, il trouva plusieurs autres blocs similaires, en partie ensevelis dans l’humus gelé. Mais oui ! Il avait trouvé le château et se mit à ricaner. C’est juste que la construction était en ruine depuis longtemps et qu’il n’en subsistait que les fondations. Daniel explora la zone pour cartographier mentalement les lieux, il constata que les plantes qui poussaient étaient de différentes natures et se développaient plus ou moins en fonction de la position des anciens bâtiments. Ici une tour, ici les reste encore assez hauts d’une muraille épaisse…
Il continua son exploration jusqu’à tomber sur l’extrémité de l’ancienne forteresse, où les bâtiments s’accotaient à la montagne. Logée dans la masse rocheuse, un portique maçonné rappelant l’entrée d’une chapelle donnait sur un escalier qui s’enfonçait dans les ténèbres. Si il c’était effectivement une chapelle, il aurait cependant été impossible de dire à quel dieu elle était consacrée. En effet, la roche était érodée et couverte de lichens, aucune inscription n’était visible et l’architecture gothique semblait trop passe-partout pour trahir une quelconque spécificité cultuelle. Un courant d’air plus chaud s’échappait de la cavité et le templier grelottant se dit que le lieu aurait été parfait pour se reposer si il n’avait pas été l’antre potentielle d’un monstre immortel buveur de sang.
Après avoir allumé une torche pour se rendre sans risque là où la lueur des deux lunes ne pénétrait pas, il descendit les marches. Daniel senti l’air se réchauffer et ce n’était pas pour lui déplaire. Seulement un détail le troublait : les escaliers étaient très longs et il se demanda si le lieu n’était pas d’avantage un caveau qu’une chapelle. S’enfoncer dans un tombeau n’était pas très sûr en pleine Sylvanie, mais il était un Garde Noir. Si une quelconque abomination s’y trouvait, il était de son devoir de la détruire de toute façon. C’est sans peur que le visiteur nocturne déboucha dans une antique salle circulaire à l’apparence singulière. Les parois de roche brute étaient gravés de symboles datant très certainement d’une époque pré-impériale. Au fond, le mur arrondi se transformait progressivement en petite grotte pleine d’aspérités naturelles dans laquelle coulait une source chaude, dont les vapeurs donnaient à l’endroit un aspect légèrement brumeux. Posée sur le mur, dans une alcôve discrète, un cercueil. Celui-ci était fermé. « Bordel, le Canine... » murmura Daniel pour lui-même.
Conscient du danger, il se prépara précautionneusement au combat en faisant le moins de bruit possible pour éviter de réveiller le monstre endormi dans la boite. Il sorti de son baluchon une fiole remplie d’eau bénite du culte mortuaire avant de poser le sac à l’entrée, pour ne pas être gêné si il devait y avoir du grabuge et pour pouvoir le ramasser rapidement en cas de fuite. Le liquide béni par un prêtre compétent avait le pouvoir de brûler tout corps mort-vivant. C’était donc un atout de choix pour toute personne voulant luter contre un vampire. Von Egondorf bût une petite gorgée et sentit la puissance de son dieu se répandre en lui. Après sa préparation minutieuse, il s’approcha lentement du cercueil, posa une main sur le rebord du couvercle et l’ouvrit d’un coup sec avant de projeter le reste de la fiole à l’intérieur.
Vide ! Le cercueil ne contenait aucune dépouille et la fiole éclata sur fond du cercueil. Daniel ricana nerveusement, il pensait s’être préparé mentalement à vivre un combat dantesque pour rien. Soufflant de soulagement, il se retourna pour récupérer son paquetage avant de soudainement se retrouver nez-à-nez avec un géant. La créature était proprement immense, mesurant pas loin de la taille de deux hommes, et elle avait une patte de cerf ensanglantée entre les dents. Elle était totalement nue à l’exception d’un pagne primitif ce qui laissait au garde noir la possibilité d’être impressionné par la musculature hors norme, presque surnaturelle du vampire. Le templier dégaina sa faux, prêt à agir, alors que le monstre cracha par terre son repas et déclara d’une voix d’outre-tombe :
« Ce visage, je le reconnais. Je t’ai vu dans la forêt, à travers les yeux de mes loups. Tu as massacré mes goules. Et maintenant tu as trouvé ma cachette. Tu es venu m’assassiner et finir le travail ! Mais cela ne se passera pas comme ça, je vais me sustenter de ton sang ! »
Ecrit par Litrik.


Gardant son calme, Daniel fit doucement quelques pas de côté afin de jauger les mouvement de Walack. L’adversaire l’accompagna dans la ronde, se déplaçant dans le même sens pour rester bien en face et à bonne distance. Les deux combattants tentaient de décrypter la gestuelle de l’autre, comme si le regarder bouger trahirait des faiblesses ou donnerait des indices sur les stratégies à adopter. Alors que le regard de l’humain était froidement déterminé, celui du mort-vivant était plutôt amusé, comme si tout cela n'était qu'un jeu, une distraction. Au bout d’une dizaine de secondes qui parurent interminables, Daniel ne laissa pas l’avantage du premier coup. Il se fendit en avant, décrivant un arc de cercle limité mais contrôlé. La lame courbe ne rencontra pourtant que de l’air alors que le vampire avait disparu. Le Garde Noir regarda autour de lui rapidement mais il ne vit aucune trace de l’ennemi. Il entendit une sorte de grattement et il leva les yeux alors que des poussières lui tombaient dessus. Le terrible monstre était la tête en bas, accroupi au plafond comme si la gravité s’était inversée pour servir ses desseins.
« Descend de là, espèce d’abomination !
-Abomination ? Tu ne sais pas ce qu’est une véritable abomination gamin !
-Oh si, j’en sais bien assez !
-Vraiment ? Ton esprit doit être terriblement torturé par tout ce que tu as vu alors, je vais abréger tes souffrances. »
Walack fondit sur le chevalier tel un oiseau de proie. L’attaque fut tellement rapide que Daniel ne pu que se jeter sur le côté pour esquiver, tombant lourdement sur le sol. Il se retourna et vit le canine se précipiter sur lui pour l’achever alors qu’il était en position de faiblesse. Suivant à la lettre son entraînement de vétéran combattant des forces de la non-vie, il connaissait la célérité surnaturelle des suceurs de sang. Il fit valser sa faux devant lui le plus vite possible dans une pluie de coups conçus et prévus pour être efficaces dans cette situation précise. La technique surprit l’assaillant qui stoppa net son avancée, un instant trop tard. La faux avait traversé quelque chose et un liquide couleur rubis s’écoulait par le bras tranché de Walack. Reculant en quelques pas de plusieurs mètres, le vampire estropié ne semblait pas affligé par la douleur. À la place, il avait les yeux écarquillé de surprise, regardant son moignon. Profitant de ce répit, Daniel se releva en massant son épaule endolorie.
« Je m’étais trompé sur ton compte, mortel. Tu vaux mieux que ces dévots du Dieu au Marteau. Tu es parvenu à me blesser seul. Je vais t’exécuter proprement et honorablement. »
Walack déclama rapidement quelques mots dans une langue étrange. Devant lui un petit cercle sombre se forma dans les airs, duquel s’échappait un bourdonnement inquiétant. Le vampire plongea son unique main dans le petit interstice de ténèbres, agrippant quelque chose à l’intérieur... Avant d’en retirer une immense épée aurait normalement bien du mal à être soulevée par un seul homme.
Alors que le puits de noirceur infinie disparaissait, le Garde Noir se dit intérieurement qu’avec une seule main, son adversaire ne saurait jamais manier avec efficacité une telle arme. Il ne pouvait alors à ce moment pas plus se tromper. Il vit le vampire le charger en une seconde, faisant décrire à son énorme instrument de mort un arc d’une rapidité impossible. Ne pouvant parer un tel coup, Daniel de contenta d’essayer de le dévier en utilisant la courbure de son arme mais il subit de plein fouet la force de colosse de son ennemi. L’impact était tellement puissant que si l’épée avait changé assez de trajectoire pour qu’il ne finisse pas en plusieurs morceaux, il en perdit sa faux. Projeté sur un mur, le manche en bois de cyprès éclata en une dizaines d’échardes.
Mais voila déjà que Walack lançait une nouvelle frappe du revers de sa lame. Se jetant une fois de plus à terre pour éviter de finir découpé, le malheureux mortel sentit une partie de son plastron s’ouvrir en deux. Son gorgerin vola en morceau, son masque s’envola alors que l’acier percutait l’acier. Puis ce fut le tour d’une partie du cartilage du nez de Daniel, de rencontrer la froideur de l’épée gigantesque. Le chevalier était à un cheveux d’avoir été tranchée en deux dans le sens de la longueur. La panique s’empara de lui alors que l’information de la douleur parvenait à son cerveau et qu’un geyser écarlate noyait son champ de vision. Il dégaina son épée courte mais il était parfaitement conscient qu’il allait quand même mourir, quels que soient ses efforts désespérés pour luter.
« Pitoyable, pitoyable… se moqua le canine, de l’air le plus condescendant possible. Vraiment pitoyable ! Je pensais avoir affaire à un adversaire de valeur mais c’est déjà fini. »
Piteusement, l’humain tenta un coup d’estoc. Mais, les yeux plein d’hémoglobine, il visa à côté. La créature de la nuit effectua un petit moulinet et voila que le chevalier était désarmé à nouveau. Aveuglé et désorienté, le Garde Noir se sentit soulevé du sol alors que le vampire l’attrapait par un bras jusqu’à ce que leurs visages soient face-à-face.
« Dommage, tu n’auras pas ta mort honorable. Je vais boire ton sang pour régénérer plus vite la vilaine égratignure que tu m’a infligé. »
Une sensation terrible s’empara du Garde Noir alors qu’il sentit des dents s’enfoncer dans son cou et qu’une succion rapide le vidait de ses forces. Mais soudain, alors que tout semblait perdu, Walack cessa soudainement sa morsure et poussa un hululement déchirant. De la vapeur s’échappait de sa peau comme si il brûlait de l’intérieur. La puissance de Morr qui coulait dans les veines du templier depuis qu’il avait bu l’eau bénite se répandait maintenant dans le mort-vivant, sapant son existence abominable. Le chevalier sourit alors, heureux de ne pas avoir été abandonné par son dieu. Il dégaina son pistolet plaça le plaça à bout portant sur le ventre de son adversaire avant de tirer. La détonation accompagna la chute alors qu’il fut projeté au loin. Daniel entreprit de récupérer son épée afin de décapiter une bonne fois pour toute le vampire en position fœtale, occupé à se tenir les entrailles de son unique main en haletant. Il trouva sa lame et avança, chancelant mais plus que jamais déterminé. Alors qu’il soulevait l’arme, prêt à l’abattre sur le cou de l’ennemi...
« NOOOON ! »
Le vampire hurla et pivota d’une manière non-naturelle afin de lui envoyer un coup de pied d’une puissance terrible. Daniel fut projeté dans le fond de la caverne et tomba dans la rivière souterraine. Entraîné par le courant, il fut vite transporté dans un boyau où régnait l'obscurité totale. Dans l'impossibilité de voir où le rapide furieux l'emmenait, Daniel fut balloté, maltraité par les flots. Il se cogna la tête contre un rocher et perdit connaissance. Ce n'est qu'une poignée d'heures plus tard, qu’un Garde Noir inconscient fut recraché par les entrailles de la montagne.
Ecrit par Litrik.

Quatre jours après la Bataille de Waldsberg.
Voilà 4 jours que la bataille de Waldsberg a eu lieu. Frère Raymond regarde par la fenêtre de la chambre du dernier étage et songe à la bataille. Il avait d’abord déploré le manque de stratégie flagrante des Sigmarites. Il avait lu plusieurs traités de stratégie et poliorcétique et savait que si Guzman s’était déployé en diagonale, il aurait évité de nombreux tires venant de la colline et aurait facilité la prise de flanc des Chevaliers Panthères. D’ailleurs ceux-ci lui avaient sûrement signalé mais Guzman pouvait être tellement borné...
Néanmoins, il avait cru à sa libération en voyant la ferveur des chevaliers et surtout de leur chef ! Il ne connaît pas son nom mais a pris le temps d’indiquer ses exploits dans le journal qu’il dissimule derrière une pierre de sa chambre.
Mais la bataille fut une victoire écrasante de Waldsberg et, depuis, Raymond attend. Il ne sait pas exactement ce qu’il va se passer pour lui. On l’a installé dans sa chambre en lui disant de ne pas la quitter avant que le Comte ne donne ses instructions.
« Je sais que le Comte ne souhaite pas me tuer mais d’un autre côté… J’ai vu beaucoup trop de choses pour… »
Soudain le sang du frère Raymond se fige… On frappe à la porte ! Les valets apportant la nourriture crient mais ne frappent pas car ils ont le plateau en main. Il ne peut s’agir que du Comte.

« Entrez !»
En effet, c’est bien le comte Von Krolock, il semble avoir déjà bien récupéré de la blessure que le chef des chevaliers lui a infligée.
« Bonsoir frère Raymond. Comment allez-vous cette nuit ? »
« Et bien je suppose que je n’ai pas à me plaindre. Beaucoup de prisonniers rêveraient d’une telle cellule. »
« Fort bien ! La privation de liberté n’est jamais agréable donc je tente de rendre cela moins déplaisant. Vous vous doutez sans doute de la raison de ma présence. »
« J’y ai réfléchi et je suppose que vous allez utiliser votre magie pour faire de moi l’un de vos demi-sangs ou alors un simple serviteur de ce lieu. Vu tout ce que je sais »
« Sachez qu’en ce lieu, tous mes suivants me servent de leur plein grès et faire de vous un demi-sangs… Je ne déteste pas le mestre Gahmuret au point de lui demander de former un soldat qui se battait il y a encore deux semaines avec une cloche et son couteau à pain… Non j’aimerais faire de vous un invité permanent »
« Un prisonnier en somme »
« Non, si vous désirez tenter votre chance en quittant seul ce lieu. Je vous laisserai faire. Mais je dois admettre que votre travail dans ma bibliothèque m’a impressionné. Vous avez retrouvé des ouvrages que je croyais volés et votre début de classification est claire et efficace. J’aimerais donc vous embaucher comme bibliothécaire à temps plein. Vous serez logé et nourri contre ce travail. Je compte d’ailleurs libérer une annexe pour débuter une collection de cartes et plans anciens.
« Pourrais je toujours solliciter l’aide de Ludwig de temps à autre ? »
« Bien sûr et à temps plein même. Il supporte mal l’instruction du sergent. Il a été trouvé avec une arbalète dans les latrines avant-hier vers les 2 heures du matin. J’ai dû faire preuve de la plus grande persuasion pour éviter un drame. »
« Vous savez que je ne renierai pas Sigmar ? »
« Oui je m’en doute, c’est pour cela que j’ai pris ceci avec moi »
Frère Raymond n’avait pas remarqué que le Comte était rentré avec un tissu dans ses mains. Von Krolock le déballe devant lui… Sa bannière ! Frère Raymond n’en croit pas ses yeux. Il l’a gardé et ne s’en sert pas comme trophée.
« Une copie a été donnée aux citoyens de Waldsberg pour célébrer la victoire. Ils ont ordre de la conserver en souvenir et de ne pas la détruire. Ce sera plus inspirant pour les générations à venir. Et évitera de fâcher encore plus le Grand Théogoniste. »
« Mais je pensais que les créature de la nuit ne croyaient pas en la puissance de Sigmar ! »
« Et que cela changerai-t-il ? Si je n’y crois pas, que vous le priez ou non m’indiffère et si j’y crois, et bien j’éviterai de courroucer un dieu en empêchant un des ses fervents serviteurs de le prier. »
« La logique fine et percutante d’un être antédiluvien ne peut jamais être vaincue en débat » se dit le frère.
« Mais y croyez vous on non ? »
Le Comte Van Krolock prend alors un instant de réflexion. Il ne s’attendait pas à cette question pour une fois. Il répond calmement
« Disons que je suis sûr d’une chose : un simple humain qui résiste et blesse trois des nôtres en combat singulier. Que cela soit dû uniquement à sa foi ou bien à l’aide d’une Force Sigmarienne. C’est autant un miracle qu’une preuve de la valeur parfois insoupçonnée des mortels »
Un silence s’installe. Frère Raymond réfléchit à cette réponse.
« Autre chose ? »
« Non monsieur le Comte. Mais je dois un peu réfléchir. Je suis pris de court. »
« Je comprends. Venez manger avec moi demain à 01H00. Je ferai sortir un vin d’Estalie. Cela nous fera du bien à tous les deux. Vous me donnerez votre réponse à ce moment là ».
Le Comte se dirige la porte et l’ouvre. Cependant, il se retourne et jette un dernier regard vers la chambre. Elle contient un lit, une chaise, une table, une petite commode et un pot de chambre. Pourtant Von Krolock semble scruter longtemps l’endroit. Frère Raymond sent une tension monter en lieu.
« Vous ne disposez pourtant pas d’oiseaux voyageurs ou d’autres choses du genre »
« Je… Heu… Non monsieur le Comte »
« Dans ce cas n’ayez crainte. Je ne suis pas d’une curiosité aussi débordante. Mais j’aime que les choses soient en ordre »
« C’est à dire ? »
« La pierre, elle est à l’envers, les côtés pâles sont toujours tournés vers le sol »
Le comte ferme la porte et s’en va.
Frère Raymond reste bloqué un long moment. Encore sous le choc de la fin de la conversation. Il se ressaisit puis réfléchit à haute voix :
« Exercer ma foi, convertir Ludwig et s’occuper de cette bibliothèque… Ou bien rentrer avec l’aide du petit, espérer que l’on ne m’accuse pas de trahison avec lui et monter une nouvelle croisade… Je pourrai devenir célèbre avec mon carnet… Que faire ? »
Frère Raymond observe par la fenêtre. Deux sentinelles jouent aux cartes sur les remparts. Le sergent Hartman hurle sur deux servants de baliste qui sont en retard après la randonnée nocturne. Ceux-ci lui répondent qu’ils vont faire le tour du château en courant pour se châtier de leur faute, il répond « plutôt deux tours ». Puis les regarde partir … En souriant ?! Peut-être mais frère Raymond est loin. Mais il jurait que le sergent sourit en cet instant.
« Bon allons dormir. Mais avant, remettons cette pierre dans le bon sens. Il serait mal venu de froisser notre hôte ».
Ecrit par Torcanam.
Rembrandt, Portrait d’un Savant

Bien après Bataille de Waldsberg.

C'était une belle preuve d'érudition pour un Sylvanien de Waldsberg. Mais ce n'est pas ça qui amena un sourire songeur sur le visage du sergent.
"Exactement, couille de squig ! Plus d'une centaine de victimes pour le second, toutes aux corps à corps, et le premier j' compte même pas ! Et je parle que des gus qu'ils ont descendu en personne. Ils pataugeaient dans les tripes du soir au matin ! Et vous savez ce que ça veux dire ?"
"Que c'était des putains de Psychopates ?"
"Pas du tout merdaille ! Ca veut dire que c'était des guerriers ! Des vrais ! Et ici c'est des Guerriers qu'on forme ! Pas des écureuils de cirque ! Alors vous avez intérêt à vous bouger les miches, tas de rebus de snotlings vérolés !"
"Quelqu'un peu me dire qui étaient Konrad Von Carstein ? Et Azhagg le Massacreur ?"
Les recrues assises sur le talus regardaient le sergent Chef Hartman perplexe. L'une d'elle, un peu plus brave, ou téméraire, leva timidement la main.
"Oui ?"
"C'était pas le successeur de Vlad Von Carstein et un chef orque qui ont tout les deux mis l'Empire à sac et massacré un tas de gens ?"
Ecrit par Miles.

Bien après Bataille de Waldsberg.
« Bon sang mais qu’est-ce qui m’arrive ? »
Alors qu’il se réveillait, Daniel se pris la tête avec la main pour tenter de faire passer la douleur. Sa terrible céphalée lui donnait l’impression que sa chevelure grise avait changé de sens et poussait désormais à l’intérieur de son crâne, comprimant son cerveau. Il n’osait même pas ouvrir les yeux. Les rayons du soleil lui brûlaient la rétine à travers ses paupières, il ne souhaitait pas accentuer la douleur outre mesure en les ouvrant. Désireux de placer un obstacle entre les photons rageurs et ses mirettes, il lâcha sa tête et chercha à tâtons un objet autour de lui, de préférence un truc mou. Ses doigts heurtèrent un oreiller.
Voila qui ferait l’affaire. Il senti le duvet de canard sous le tissu lorsqu’il l’écrasa contre son visage. La lumière qui s’atténuait lui fit du bien mais il avait toujours l’impression que quelqu’un lui pétrissait la cervelle à pleines mains. Il hurla dans le coussin, son cri fut étouffé par la masse molle.
Il resta ainsi, immobile. Malgré son énorme cuite, il était tout de même heureux d’être à l’abri. Ses pieds dépassaient du lit, conçu pour un être de petite taille, mais au moins il dormais dans un endroit civilisé et confortable. Après quelques minutes, Daniel se leva et tituba vers la fenêtre. La main en visière pour atténuer les rayons ardents du soleil de midi, il jeta un œil dehors. Le paysage rocailleux était beau, des hautes herbes bien vertes ondulaient telle des vagues sur l’océan au rythme du vent, qui chassait un peu par une petite fêlure dans le carreau cassé. La fraîcheur lui fit du bien. Il inspira un grand coup et se sentit vivifié. Non loin il pouvait apercevoir le bâtiment de production de la brasserie.
Il lui avait fallu du temps pour arriver jusque là. Lorsqu’il eût-été rejeté à l’air libre par la rivière, il s’était retrouvé dans un état lamentable. Un humérus et des côtes cassés, plusieurs muscles froissés, des plaies qu’il ne pouvait soigner. Il avait boité lamentablement jusqu’au moment où il eu le coup de chance le plus incroyable de sa vie. Il tomba sur Katarina, la jeune fille du campement des kozakys. Ramassant du bois mort, elle était là.
Daniel n’en était pas revenu de ce heureux hasard. Elle partagea avec lui un peu de viande séchée car il était affamé puis elle lui avait fait une attelle pour son bras avec une branche qu’elle avait récupéré et des bouts de ficelle. Enfin, pour parachever le tout, elle lui indiqua le chemin pour aller vers l’endroit le plus sûr des montagnes, le territoire de Karak Kroud. Le chevalier s’était alors dit que si Katarina n’avait pas eu qu’une douzaine d’années, il l’aurait demandé en mariage immédiatement. Grâce aux indications précises de la fillette il était tombé après un jour de marche sur un convoi de nains. Au bord de l’évanouissement, le blessé s’était senti soulevé par les nains qui l’avaient posé sur une pile de sacs de grain d’orge, dans une charrette. Il avait alors dormi du sommeil du juste pendant un très long moment jusqu’à arriver au Géant Ethylique.
Le propriétaire des lieux, un certain Bracchio, avait accepté de l’accueillir et de lui prêter une chambre ordinairement réservée à son personnel de brassage dans l’Ours Fureteur le temps qu’il se remette de ses nombreuses blessures. L’hospitalité de ce nain l’avait étonné, lui qui avait entendu nombre d’histoires sur ce peuple austère et méfiant. Il faut croire que la passion largement avouée du Garde Noir pour la bière lui à sauvé la vie, car ses connaissances encyclopédiques sur les procédés de fabrications avaient impressionné le brasseur qui sembla l’avoir considéré comme très vite comme un ami, si pas comme un frère. Les dawis étaient difficile à comprendre mais il valait mieux s’attirer leurs bonnes grâce que de les offenser.
Le paysage était magnifique mais néanmoins toujours aussi douloureux à observer. Daniel tourna le dos à la fenêtre avec l’intention de quitter la chambre et trouver de quoi calmer son estomac qui grondait de colère tant il réclamait d’être rempli d’autre chose que d’alcool.
« Ils font du bon jambon ces nains, je devrais pouvoir leur demander un sandwich au jambon. »
Il n’avait parlé qu’à voix basse, pour lui-même, mais la vibration de sa propre voix était comme une torture. Alors qu’il hâtait le pas vers la porte, il entendit un tapement net depuis la fenêtre. Il se retourna et toute sa douleur s’envola comme par magie lorsqu’il vit un corbeau derrière les carreaux. La joie submergea Daniel, car Diet était revenu.
Ecrit par Litrik.


