Maxi Muss rampait dans la terre, la bouche en sang. Quelle humiliation. Traverser la moitié du Vieux Monde pour affronter un vieux rival pour finir une partie des dents dans la poche d'un gobelin... Comment retrouver un semblant de crédibilité devant les Boyz désormais ?

 

Mais d'où il sortait, ce Zlathan ? Dire qu'il n'avait même pas voulu prendre la peine de retenir le blaze d'un grot tellement il le méprisait. Désormais, il n'oublierait jamais ce nom, il restera gravé dans sa tête comme le nom d'un voleur elfe dans la tête d'un nain qui s'est fait chourave un sou de cuivre.

 

Il arriva, à grand peine, dans une forêt. Ses plaies étaient nombreuses mais peu profondes. Sa physionomie ultra-résistante était déjà à l'oeuvre et cicatrisait. La capacité du nabot à frapper assez fort pour blesser un orque sombre était déjà admirable, mais il restait un gobelin. Les blessures infligées restaient mineures. Non. Définitivement, ce qui était impressionnant chez Zlathan, c'était sa rapidité. Sa furie était incontrôlable, il faisait pleuvoir une pluie de coups. Jamais il n'avait rencontré un peau-verte aussi agile. Bon. Pour se consoler, Muss se disait que Grosstognoll' l'avait suivi de peu dans le caniveau. Lui aussi s'était fait humilier de façon spectaculaire.

 

Il se mit dos à un arbre, pour se reposer à l’abri des regards de ses troupes. Cette canaille de Zlathan était tellement dingue qu'il lui avait mis plusieurs coups de pied dans l'estomac, trop heureux de fracasser gratuitement un orque sombre à terre. Cela avait perturbé un tantinet le trafic digestif du capitaine mercenaire.

*PRRRRRrrrrRRRRrrOUT*

 

"Fog ! Fa pu grave !’’

 

Cette voix ! C’était celle de… Maxi Muss se pencha pour regarder qui avait réagit ainsi à sa flatulence. Assi contre le même arbre mais du côté opposé, se trouvait Lagh’. Il zozotait car ses dents de devant lui manquaient. Face à face, les deux seigneurs de guerre se jaugeaient, chacun essayant de déterminer si une bonne bagarre était toujours possible afin de clore une bonne fois pour toute les vieux contentieux. Grosstorgnoll tenta quelque

chose le premier. Il tenta de lancer son poing en direction du faciès déjà grotesquement tuméfié de Maxi, mais tomba en avant, le nez dans l’humus humide, épuisé.

 

‘’Lamentab’ !’’ Commenta l’orque noir.

 

Conscient qu’il était trop faible actuellement pour tenter de répondre à cette attaque. Il prit ses aises contre l’arbre, pensif.

 

‘’Tu sais Lagh’ ? J’penss’ ke Gork et Mork y nous on fait tombé super tro ba pour kon r’monte. C’est pt’êt’ un messaj’ pour nous faire komprend’ kon doit se zallié.

-T’es kompleF’ment Finglé Maxi ! F’te détèFt’ depui k’tu m’as TRAHI à l’épok de Forgaz MâF Fer !

-Dakkodak. C’est kom tu veux ! Apré tout c’est vré, moa aussi j’te détest’.’’

 

Ils restèrent tous les deux à se détester mutuellement tout en commentant de loin les combats. Sur la colline où ils s’étaient fait démolir la face, un nouveau combat allait avoir lieu.

 

‘’R’garde Maxi ! Bork y va m’Fenjé !’’

 

En quelques secondes le second du seigneur orque était au tapis, zlathané.

 

‘’HAR HAR HAR HAR’’

 

Muss s’esclaffait, ce traitement était bien plus drôle à regarder qu’à subir ! Et la mine de son éternel rival, totalement déconfite, offrait un spectacle très satisfaisant. Lorsqu’il s’arrêta de rire, Grosstorgnoll prit la parole, plus sérieux que jamais.

 

‘’T’sé aFek le rekul, t’as raizon. Y faut kon se zallie. On a une Fenjanss kommune à Fomentater… Fomatenter… Fament… RHA ! A préFouar. On s’tap’ra d’Fu pluF tard.

-Y va r’gréter d’pas nous zavouar ach’vé.’’

 

La discussion des deux estropiés fut interrompue. Le régiment des Boyz aux ordres de Grosstorgnoll tentait vainement de traverser le bois dans lequel les deux colosses d’argile s’étaient réfugiés, freinés dans leur progression par la dense végétation. Une voix se fit entendre.

 

‘’J’vou zavé di chef k’sété pa une bonn’ idé s’boi !’’

 

*PAF*